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David MAHOUNGOU 9 septembre 2008 16:49

Le soubassement analytique des interventions du F.M.I. en Afrique, inspirée de la doctrine néo-libérale, semble vouloir bien dire que les pays qui font recours aux ressources de cette institution doivent cesser d’assimiler l’administration à l’industrie. L’Etat, au lieu de devenir une entité monstrueuse qui fabrique des fonctionnaires, doit en principe chercher à maximiser l’utilité publique sous la contrainte budgétaire pour éviter une spirale d’endettement.
En effet, les pays demandeurs ont intérêt à observer la maxime selon laquelle " la dépense appauvrit et l’épargne destinée à l’investissement productif enrichit ". Ainsi, le budget de l’Etat mérite d’être fixé à la fois au plus faible volume et au plus haut niveau de croissance économique, de sorte que les mécanismes autorégulateurs des marchés puissent fonctionner convenablement. Cependant, il convient de reconnaître que la libéralisation des marchés n’a jamais été effective. Quel que soit le niveau de développement atteint par un pays, il n’est pas évident d’envisager une politique qui puisse atteindre la plus haute perfection, sinon l’homme ne serait plus confrontré aux innombrables problèmes qui ne cessent de faire croître son activité intellectuelle. A l’opposé, l’on assiste très souvent et presque partout à des politiques qui nécessitent des réformes au cours de leur exécution.
Logiquement, la libéralisation des marchés n’est qu’un processus. Et le F.M.I. a vraiment l’oeil d’un basketteur pour prétendre lier le déblocage des crédits à certains critères de performance objectivement vérifiables. La question de savoir si le recours au crédit du F.M.I. est un droit ou un privilège a permis d’établir un corps de doctrine et de procédures d’utilisation des ressources de l’institution, qui peut être désigné sous le nom de " conditionnalité négociée ".
 
Par ailleurs, le marché mondial est un système dans lequel la qualité des produits prime leur quantité dans la mesure où le travail de conception est largement placé au-dessus du travail d’exécution.
En réalité, le développement d’un pays est jaugé non seulement par "la matière" qui devient "produit", mais précisément surtout par la pensée humaine cristallisée dans le produit ; on parle très souvent de la matière grise ou du savoir-faire dans le jargon des Economistes. Ceteris paribus, les pays qui réalisent de façon soutenue l’accumulation du capital par la qualification de la main-d’oeuvre sont des pays dominants, tandis que ceux-là qui ne disposent presque pas de ces atouts sont des pays dominés. Toutefois, il est difficile de parler de pillage dans les échanges internationaux dans la mesure où le consentement des parties est prouvé : les nations ne pillent pas, mais plutôt elles coopèrent. A ce niveau, le droit international peut expliquer le droit d’acquisition, l’authenticité du titre de propriété. En revanche, on peut aisément faire usage du mot "pillage" pour qualifier la violence à l’Est de la RDC, dont les dérapages ont mis en péril les principes de souveraineté des Etats.

L’apathie qui caractérise la plupart des dirigeants africains, en s’obstinant à se pencher sur la responsabilité de l’Occident (antérieure et présente) pour se blanchir, est culpabilisatrice. Quand on pense aux mouvements de libération nationale, aux phénomènes de contagion des besoins occidentaux et aux nationalisations subséquentes, on ne peut que voir, à travers la multitude de ces faits, qu’une origine : une prise de position, par l’élite africaine, sur les questions économiques et sociales. Dès lors, l’objectif était de formuler une politique pour échapper à la pauvreté. Et plutôt que de trouver l’origine de l’enrichissement d’une nation dans l’abondance des matières premières comme à l’époque des mercantilistes espagnols, il faudrait que les dirigeants africains se concentrent sur les moyens de renforcer les capacités productives afin de combattre la pauvreté endémique. Dans le même sens, il est tout à fait normal que les Organisations internationales se saisissent de cette question et se spécialisent dans son étude.

La connaissance de l’état pathologique d’un Etat s’obtient par la connaissance de la nature de la relation "Etat-Nation". Lorsque la nation n’est pas unifiée, la formation de l’Etat qui en résulte peut conduire à l’usage d’une force qui prime le droit. "l’Etat, c’est moi", dirait volontiers chacun des citoyens ; comme il y a beaucoup d’ethnies et, donc beaucoup d’entourages, les facteurs social et politique peuvent interférer : chevauchements d’attributions, conflits de compétences, découpages arbitraires de la puissance publique s’ensuivent. Dans ce désordre, chacun peut décider souverainement de ce qui, à son avis, peut ou non être dit et fait. Ainsi, le changement de gouvernement n’implique pas nécessairement un changement de politique, s’il n’y a pas une réforme des moeurs politiques

Reconnaissant que les activités des firmes multinationales contribuent dans une certaine mesure à l’exportation des capitaux vers le reste du monde. Toutefois, il sied de se rendre compte de la cruauté qui émane de certains dirigeants et de leurs acolytes, quand ils organisent eux-mêmes une fuite des capitaux à l’étranger. A cet égard, une commission internationale des biens mal acquis mérite d’être mise en place afin de préparer un reflux financier destiné à renforcer l’aide humanitaire.


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