@ Bernard

Y a une différence fondamentale qui me semble importante de signaler : les Américains ressentent surtout le 11 sept, les Européens (et le reste du monde) analysent surtout le 11 sept. Il faut se demander quelle réaction collective ou quel traumatisme national les Français auraient vécu si un Boeing kamikaze s’était crashé contre une tour de la Défense à Paris.

Le truc, c’est qu’une société doit apprendre à être résiliente, à surmonter le traumatisme d’un gros attentat tant bien que mal. Malgré les attentats ferroviaires du printemps 2004, la société espagnole a fait preuve d’une résilience collective remarquable. Il faut néanmoins se demander si la longue confrontation d’ETA y a contribué ou pas...

Ici, je ne m’interroge pas sur "qui a perpétré quoi, qui a commandité quoi ou conspiré ceci, qui a fait le bien, qui a le fait le mal, etc..." Ca ne m’intérèsse que très accessoirement, c-à-d quand je n’ai que ça à f...e. Loin de moi également toute dénonciation, morale ou reéquilibrage rhétorique ou partisan en faveur de X ou Y. Je laisse cela à d’autres plus calés que moi en la matière.

Ici, je focalise sur sur la perception collective d’une choc, d’un évènement par une nation. Les Etats-Unis, furent jusqu’au 11 sept une sorte de paradis kantien : Pearl Harbor n’était pas situé en "territoire américain réel" et ne fut guère vécu en direct par des centaines de millions d’américains.

Idem pour le Débarquement en Normandie et la guerre aéroportée contre le Japon qui furent de massives projections intercontinentales de forces... Tandis que l’Europe et l’Asie orientale/méridionale ont subi durablement les occupations (allemande et japonaise) dans leurs terres et dans leurs chairs.

Aux yeux des américains, NY-Manhattan une valeur symbolique d’autant plus forte qu’on a assisté à l’attentat en live. Dès lors, je me demande quand les Américains feront preuve de résilience suite à cette entrée fracassante dans le monde hegelien au matin du 11 sept 2001...

T’es philosophe, tu piges certainement la teneur intrsèque de mes propos... 
Amicalement, Bernard