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osoleil 26 septembre 2008 23:01
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La faillite de Lehman Brothers (l’une des cinq premières banques du monde) et la quasi-faillite du numéro un mondial de l’assurance, AIG, tout comme celle du géant du crédit hypothécaire Fannie & Freddie, témoignent de ce que nous sommes entrés dans la deuxième phase de la crise des subprimes, entamée il y a un an. Que la sphère de l’assurance soit menacée laisse désormais entrevoir le risque d’une contamination dont les idiotséquences seraient catastrophiques pour le tissu social des pays occidentaux. Malheureusement, un autre typhon financier pourrait poindre prochainement, faisant courir le risque de donner raison aux Cassandre qui, depuis longtemps déjà, avertissent que la crise de 1929 est devant nous. Il est lié, cette fois, à la titrisation des cartes de crédit et des crédits automobiles de ménages américains-un exercice auquel beaucoup de banques se sont livrées sans discernement l’an dernier, alors mêmes qu’elles se brûlaient les doigts avec les subprimes.

Nombre d’Américains-les plus pauvres en particulier-ont été incités à utiliser des cartes de crédit reçues dans leurs boîtes aux lettres, dont les autorisations de découvert sont presque sans limite à court terme (mais les taux d’usure prohibitifs !).

Ceux qui risquaient de perdre leur maison ont tiré sur toutes leurs cartes de crédit avant de se résoudre à habiter sous la tente ou dans leur voiture, allant jusqu’ à financer à crédit leur alimentation quotidienne. Le niveau d’endettement en cartes de crédit outre-Atlantique dépasse aujourd’hui les 2500 milliards de dollars. Ces créances ont été regroupées, comme pour les subprimes, en titres financiers revendus sur les marchés internationaux. À présent, nul ne sait exactement où se trouvent ces titres. Le géant bancaire britannique HSBC provisionnait cet été 3,9 milliards de dollars sur ses créances douteuses, fermait ses agences américaines de prêts à la consommation et gelait ses contrats en cours dans le financement automobile : certains se sont déjà préparés au pire. De fait, le nombre de défauts sur les cartes de crédits américaines a augmenté de près des trois quarts au cours de l’été, alors qu’il atteignait déjà un niveau anormalement élevé. Et, en 2007, la Grande-Bretagne avait déjà fait état de 120000 faillites de ménages. Si d’autres centaines de milliers de ménages devaient se retrouver à la rue, outre leur propre détresse, cela signifierait des créances perdues plus exorbitantes encore que pour les subprimes. In fine, un emprunt immobilier est, en effet, toujours garanti par un bien immobilier dont la dépréciation excède rarement 20 %. Une voiture d’occasion, elle, perd au moins 50 %de sa valeur d’achat aux États-Unis. En outre, on n’imagine guère les banques revendre les ordinateurs acquis par les ménages auxquels elles avaient consenti des prêts hasardeux. La prochaine bulle dont l’éclatement est susceptible d’ébranler notre système financier et d’aggraver durablement la récession pourrait donc concerner les cartes de crédit et les prêts automobiles américains. La France, pour l’ instant, est peu concernée par l’ivresse du crédit à la consommation. En revanche, depuis l’an 2000, l’Espagne a emboîté le pas aux Anglo-Saxons et se retrouve à présent dans une situation explosive. Par ailleurs, tous les pays européens sont indirectement concernés via les créances douteuses, liées au crédit à la consommation, détenues par leurs banques, et dont la valeur s’écroulera aussitôt qu’apparaîtront les premières faillites en chaîne. Touchée au cœur de ce qui fait sa force , et compte tenu de la fragilité actuelle des milieux bancaire et assuranciel, c’ est la logique du compromis économique élaboré dans les pays du Nord au cours des, trente dernières années qui pourrait alors être remise en cause : une consommation de masse accompagnée d’ une faible augmentation des prix et des salaires , d’ un chômage massif masqué par les emplois précaires , et d’ une répartition de la valeur ajoutée entre salaires et rendements du capital de plus en plus profitable à ces derniers . Le crédit à la consommation en est un rouage essentiel : il gonfle la demande et engendre des rendements financiers sans précédents, incitant les instituts de crédit à accorder des prêts sans précaution dont ils peuvent transférer à d’autres les risques de non-paiement grâce à la titrisation. Par où ils répandent dans l’ ensemble de nos sociétés le danger induit par des ménages surendettés. Il est temps que la BCE exige des banques de la zone euro qu’elles fassent la transparence sur leurs portefeuilles et qu’elles provisionnent le nécessaire en vue d’un possible krach des cartes de crédit, même si l’onde de choc provoquée par la chute de Lehman Brothers et la dégringolade des cours accaparent aujourd’hui l’attention de tous. II est temps aussi de mettre en place une déontologie du « crédit responsable ». Il est temps, enfin, non seulement de réguler les marchés financiers, mais encore d’imaginer un autre compromis social afin d’alimenter la vitalité de nos économies autrement que par la consommation à crédit. 	

La Croix - 25/09/2008

à méditer....


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