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l ecolo 1er octobre 2008 08:26

 à sisyphe qui a écrit le 29 septembre à 16h46 : « Aïe aïe aïe : les anti-nucléaires ont la trouille qu’il n’y ait plus assez de déchets ! Quand on en arrive à ce niveau d’argumentation, et qu’on ne se rend même pas compte quelles absurdités on profère pour essayer d’étayer laborieusement son point de vue, c’est que la situation est quand même grave. Ce qui est clair, c’est que cette phrase irradie de la plus énorme bétise et du plus insultant cynisme. Vous avez été exposé longuement à des radiations pour dire de telles conneries ? »

arguments ad hominen, insultes, dénigrement, grossièreté… Décidément, sisyphe, vous ne vous démarquez pas du commun des anti-nucléaires !

Voyons, ce que j’ai écrit, et qui vous a choqué au point de vous faire perdre le sens des convenances, ne venait pas du tout de mon crû. C’est une déduction que j’ai tirée d’un document dont l’authenticité est indiscutable puisqu’il s’agit du Journal Officiel de la République Française.

Dans ce document, le chef de file de ceux qui ont ordonnancé la mort de Superphénix commence par rappeler qu’il s’agissait de la simple réalisation d’une promesse électorale – « Conformément à ses engagements politiques, et en particulier à ceux pris par le Premier ministre lors de la campagne législative, le Gouvernement a en effet décidé le 2 février 1998 l’abandon de Superphénix  », un peu plus bas, il signale que : « Superphénix représente une technologie très riche, développée par des personnels particulièrement motivés et performants, qui ont montré que la France savait mettre au point des équipements technologiques innovants de très haut niveau. Il faudra tirer profit de l’expérience accumulée et poursuivre les recherches dans le domaine des réacteurs à neutrons rapides pour l’avenir à plus long terme. »

Les engagements de M. Lionel Jospin lors de sa campagne électorale comprenaient la destruction de Superphénix, condition sine qua non pour obtenir le soutien du parti politique Les Verts lors des élections législatives.

Dès son accession au pouvoir, M. Lionel Jospin a, très honnêtement, tenu sa parole, mais on sent bien que l’abandon d’un joyau de la technologie moderne – on peut même dire d’avant-garde – que la France avait su « mettre au point » selon ses propres paroles, il ne l’a pas ordonné de gaîté de cœur.

Si l’on se réfère aux qualités qui différencient Superphénix des autres centrales, on constate, notamment, son aptitude à utiliser non seulement de l’uranium enrichi, mais également tous les uraniums, le plutonium, le thorium et la plupart des radionucléides, le tout ne laissant qu’infiniment peu de produits de fission inutilisables.

De cette qualité, il découle que Superphénix constituait une solution majeure à l’encombrement de ce que les anti-nucléaires se plaisent à nommer « déchets nucléaires ». C’est pour cette raison que M. Lionel Jospin, dans la même déclaration où il explique sa décision de détruire Superphénix, demande que les études sur les Rnr ne soient pas abandonnées. C’est une formidable lucidité jointe à un joli don de souplesse politique.

C’est ainsi que j’ai compris pourquoi les anti-nucléaires avaient exigé la mise à mort de Superphénix, plutôt que l’abandon total du nucléaire : Superphénix mis hors de service, il devenait plus facile, pensaient-ils, d’obtenir, au moins, une moratoire sur la fermeture des autres centrales en lançant des campagnes sur la prétendue dangerosité des « déchets nucléaires » et leur volume qu’ils s’efforcent toujours de faire croire qu’il est énorme.

Vous faites vous-même remarquer avec justesse : « Le jour où les centrales nucléaires ne produiront plus de déchets, il n’y aura plus d’anti-nucléaire ».

Donc, pour s’assurer que les centrales nucléaires produisent toujours des « déchets » que l’on peut diaboliser à loisir, il faut et il suffit d’empêcher la mise en œuvre de tout système permettant annihiler.

Et les partis politiques et autres organismes dont le bol de soupe est constitué par l’idéologie anti-nucléaire peuvent continuer à prospérer en toute tranquilité.

Voilà tout le raisonnement qui m’a conduit à cette expression – quelque peu lapidaire, j’en conviens – qui vous a tant déplu.

J’ai été un peu long, mais, mainteant que vous connaissez mes arguements, nous pouvons en débattre sans violence verbale.

 


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