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Tristan Valmour 11 octobre 2008 10:01

Monsieur Branche,

J’ai lu avec attention votre article et j’y vois plusieurs faiblesses. Je n’en traiterai que quelques-unes ci-dessous.

Le système existe depuis que l’on a pu stocker le poisson séché, donc se constituer un capital qui a donné un avantage sur les autres. A ce titre, il a déjà vacillé plusieurs fois. Ce n’est pas parce que nous vivons un événement important qu’il est capital dans l’histoire du monde. Il y a eu de très nombreuses crises.

Le monde global a toujours existé en dehors de la perception humaine. La tectonique des plaques n’a pas besoin d’un être humain pour le rappeler. C’est juste la perception de ce monde qui a changé. Nous observons en effet une démocratisation constante dans la perception du monde global : temps de trajet plus court, coût des transports abordables, moyens de communication… Donc, ce qui était imaginatif est devenu perceptif puis conceptuel pour un nombre croissant d’individu. Et ce monde global est inscrit dans un monde encore plus global (univers) que nous ne pouvons pas encore atteindre faute d’une technologie appropriée. D’où le retour à ces questions existentielles : qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous là ? Qu’y a-t-il au-delà des limites ? C’est à ces questions sources que nous tentons de répondre, individuellement comme collectivement.

Le problème des crises est la perception de la finitude. Finitude géographique, des ressources, etc. La crise actuelle n’est-elle pas une crise du crédit, à savoir que l’on ne peut pas créer de l’argent virtuel indéfiniment ?

Les technologies de l’information facilitent la transmission, pas forcément la compréhension. D’où l’échec relatif de l’e-learning qui n’a pu remplacer les cours présentiels alors que telle était son ambition. Et il ne faut surtout pas confondre savoir et information.

Notre cerveau est toujours limité par le corps, et inversement. On ne peut séparer l’un de l’autre. Le cerveau fait mal la distinction entre ce qui est réel ou non. Quand vous êtes absorbé par un film ou par un roman, votre corps et votre cerveau réagissent : stress, plaisir, etc. Vous absorbez certaines substances (alcool, café et autres drogues), et votre corps comme votre cerveau (réactions électro-chimiques) réagissent également. Les deux sont donc indissolublement liés, et ce n’est pas Internet qui changera cela.

Un bon roman, permet comme Second Life, d’expérimenter des situations (elles ne sont pas réelles). En ce sens, il n’y a aucune nouveauté. J’ajouterai même que le roman a l’avantage d’offrir la possibilité d’une représentation graphique personnelle.

Les réseaux n’ont aucune intelligence. Ce ne sont que de la mémoire. Peut-être en sera-t-il autrement lorsqu’on inventera des ordinateurs avec des neurones. Cf l’expérience d’une équipe britannique qui a implanté dans un robot des neurones de rats.

Je crois que vous êtes passionné par votre sujet – les neurones – et que cela vous empêche de prendre du recul. Il est normal que vous souhaitiez tout y rattacher, voir les similitudes (peut-être avez-vous le profil du composant ?). D’où les erreurs fréquentes quand on agit de la sorte. Cela vient de la capacité du cerveau à composer des structures et à tout y rattacher. Vous pourriez bien justifier le lien entre une chèvre et un réseau bioneuronal.
Il ne faudrait surtout pas oublier non plus les limites humaines. L’homme ne peut ainsi pas synthétiser et analyser en même temps ; son temps de concentration est limité ; il ne travaille pas avec le réel mais avec une représentation du réel ; il est en permanence tiraillé entre sa dimension individuelle et collective ; c’est un homme d’émotion (système limbique), etc.

Au final, je ne crois nullement à la notion de neurocitoyen ou neuromonde. C’est encore beaucoup trop tôt, et ni nous ni les prochaines générations ne connaîtront ce neuromonde. Il est même souhaitable qu’il n’en soit pas ainsi, car cela nous confinera à l’immobilisme comme à adopter des comportements déviants. L’abus d’ordinateur modifie en effet le comportement des individus en un sens peu enviable.

Au contraire du neuromonde – qui ne concrétise actuellement que la métempsychose -, il faut reculer la finitude, à savoir explorer et exploiter l’espace. Cela résoudra la crise. Et je gage que l’on parlera de plus en plus de l’espace dans les mois prochains. Comme pour nous rassurer sur les questions-sources posées plus haut.

Bien amicalement



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