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Marianne Marianne 17 octobre 2008 17:59

Ce sont les questions essentielles, existentielles, de notre civilisation. Pas d’avenir pour un tel modèle économique. Il nous faut réinventer un projet de société. Pour cela il faut trouver un autre moteur que celui du profit, changer les aspirations profondes de chaque être humain en valorisant l’homme au lieu du profit individuel et des valeurs matérielles. Il faut une prise de conscience des citoyens et une compassion naturelle pour l’autre, retrouver un sentiment de fraternité qui prime sur l’égoïsme. C’est très profond. Pour que l’ensemble des citoyens se comportent chacun en privilégiant ces valeurs et votent pour des gouvernants, pour un modèle de société, qui fonctionnera selon la primauté de ces valeurs. En attendant, il va falloir composer avec un modèle capitaliste toujours basé sur le profit individuel mais mieux encadré et régulé, et sous contraintes de respect de la durabilité (de l’environnement notamment) et d’une plus grande justice sociale Nord/Sud et entre classes de populations.

Avez-vous vu cet article philosophique sur la crise de Roger-Pol Droit paru hier dans le Monde ?http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/10/16/aristote-a-wall-street-par-roger-pol-droit_1107723_3232.html

Nous sommes victimes de nos passions, de l’hybris et de la chrématistique.

Je reprends les définitions :

L’hybris (aussi écrit ubris, du grec ancien ὕϐρις / húbris) est une notion grecque que l’on peut traduire par « démesure ». C’est un sentiment violent inspiré par les passions et plus particulièrement, par l’orgueil. Les Grecs lui opposaient la tempérance, ou modération (sophrosune).
Selon Aristote, l’accumulation de la monnaie pour la monnaie (la "chrématistique" dite "commerciale") est une activité contre nature et qui déshumanise ceux qui s’y livrent : suivant l’exemple de Platon, il condamne ainsi le goût du profit et l’accumulation de richesses. Le commerce substitue l’argent aux biens ; l’usure crée de l’argent à partir de l’argent ; le marchand ne produit rien : tous sont condamnables d’un point de vue philosophique.

La chrématistique (de khréma, la richesse, la possession) est une notion créée par Aristote pour décrire l’état d’esprit de celui qui accumule le capital pour son plaisir. Aristote condamne cette attitude.

Bien qu’Aristote traite la chrématistique comme un ensemble de ruses et de stratégies d’acquisition des richesses pour permettre un accroissement du pouvoir politique, il la condamnera toujours en tant que telle et donnera une place beaucoup plus importante à l’économie.

L’Église catholique tout au long du Moyen Âge reprend la critique aristotélicienne contre cette conduite économique et la déclare contraire à la religion. De nombreux auteurs estiment que la mise en ½uvre de cette doctrine fut un obstacle au développement économique.

Karl Marx dans des pages fameuses du Capital reprend l’analyse des conséquences sur les personnes de ce qu’il nomme auris sacra fames (maudite soif de l’or) du nom latin donné à cette passion dévorante de l’argent pour l’argent.

Finalement en dénonçant la chrématistique, Aristote était un précurseur de la "Finance islamique" ! Cette crise occidentale va sûrement donner des arguments moraux aux islamistes.Voir à ce sujet mon article qui traitait de la Finance islamique.http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=40803

A méditer ...


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