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Abandokwe 30 octobre 2008 23:49

A MarcoB12

Personne ne dit que l’Afrique est sur-exploitée.

Et l’Afrique ne souffre pas de surpopulation comme l’a suggéré un plouc précédemment.

 

Le problème est bien moins agréable à entendre que ça pour les oreilles du simple citoyen occidental !

 

L’Occident, et l’Europe notamment, avait besoin à un moment donné de son histoire, de nourrir sa population débordante, et son avidité consommatrice exponentielle. La découverte de l’Afrique, peuplée de sociétés qui vivaient à leur rythme, avec leurs systèmes politico-économiques de gouvernance, leurs manières de régler les divers problèmes, avec les conflits et les temps de paix qui leur appartenaient, a donné les moyens aux occidentaux de combler les besoins qu’ils s’inventaient au fur et à mesure.

 

Tel un bulldozer, ils ont envahi et écrasé des structures sociétales qui ne connaissaient pas le bulldozer. Des sociétés entières, leurs traditions, leurs langues, et leurs systèmes politico-économiques ont été ainsi éradiquées, par le biais d’une soumission sans pitié par la manipulation et la répression.

 

La colonisation, les indépendances et ensuite la néocolonisation, ne sont qu’un. C’est-à-dire la mise à sac systématique et organisée par les occidentaux des matières premières africaines, sans aucune espèce de considération pour les propriétaires des lieux.

 

Les indépendances n’ont été qu’une sinistre comédie, et les éclairés le savent parfaitement. L’Afrique n’a jamais été indépendante. Il fallait juste que les colonisateurs assurent la continuation de la mainmise sur les ressources minières et pétrolières avant de signer les traités d’indépendance. Les gêneurs potentiels devaient donc d’abord disparaitre. C’est ainsi que furent systématiquement assassinés les figures de proue et les mouvements gênant, pour pouvoir ensuite placer aux carrefours stratégiques de l’Afrique les graines de tyrans, formés pour la plupart dans les moules occidentaux.

 

Personne au Cameroun ne peut oublier le massacre de centaines de milliers de civils bamiléké bombardés au napalm par l’armée française, durant la guerre d’indépendance. Ignorer les crimes coloniaux, ou les minimiser, relève d’un négationnisme absolu. http://www.pressafrique.com/m93.html

 

Les guignols/dictateurs sont jusqu’à aujourd’hui lourdement équipés, armés, et soutenu par la l’Occident, et la France notamment. Pensez-vous vraiment qu’elle fait ça pour les beaux yeux des Bongo, Sassou, Biya, Bozizé, Deby, Campaoré, ou les autres ? Ces gens-là ne sont que de minables garde-chiourme pour permettre le pillage de continuer.

 

Au Tchad, en février dernier, la France a officiellement soutenu Deby contre les rebelles, expression générale du raz le bol des populations contre la tyrannie, les massacres et la paupérisation continue. Déby est un tueur en série, bien connu des services secrets français, et  bien pire encore qu’Hissène Habré, dont il fut le chef d’état-major,. Et pourtant il faut bien protéger les puits de pétrole.

 

En novembre 2006 et mars 2007, l’aviation française a bombardé des villages entiers du nord de la Centrafrique, soit-disant pour neutraliser les rebelles cherchant le pouvoir de Bangui, dont le siège présidentiel est assis sur les mines d’or, de diamant, et d’uranium, exploité par les multinationales françaises.

 

Comment voulez-vous que des populations qui n’ont même pas de quoi s’éclairer ou communiquer, puissent s’organiser et se rebeller.

 

Des élections libres et démocratiques !? (dixit Fourminus) Vous voulez rire !?

Vous croyez vraiment que l’Occident peut laisser ces tyrans organiser les élections pour les perdre !? Jamais. Ils ont besoin de leurs valets pour faire le boulot d’exécutants ! Si les Occidentaux restaient chez eux tranquillement, les valets là de pacotille n’auraient aucun pouvoir et ils seraient très vite lynché par le peuple qu’ils tyrannise si bien depuis plus de 40 ans.

 

Donc… Si vous savez que la situation est vraiment grave, c’est déjà bien. Mais de dire que vous n’y pouvez rien, c’est un peu léger. C’est vrai qu’on ne peut pas revenir en arrière, et culpabiliser les générations d’aujourd’hui pour les erreurs d’hier. Mais par contre, on peut appuyer une réflexion et surtout une attitude civique responsable et intègre, ne serait-ce que  pour un choix lucide des dirigeants occidentaux, ainsi qu’une mobilisation populaire à bon escient.

 

Puisque les peuples africains devraient être capables de renverser leurs dirigeants pourris, commençons plutôt en Occident à choisir des dirigeants qui chercheront véritablement à enrailler ce pillage incommensurable et si dévastateur.

 

Car la patate chaude risquerait bien un jour de rebondir et de revenir en arrière.


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