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En réponse à :


Moonz 22 novembre 2008 01:56

> Prix du salaire, prix du capital
Je n’arrive pas à voir en quoi cela implique une quelconque convergence.

> Pour dire que les prix ne convergent pas vers un optimum, et donc qu’utiliser le libéralisme pour les fixer est inutile.
Deux choses l’une : soit votre économie planifiée émet de la monnaie, et alors elle ausi sera confrontée à de l’inflation. Soit elle ne l’emet pa, mais l’économie libérale non plus, et pas d’inflation.
Au niveau de l’augmentation brutale des prix à cause d’une mesure monétaire mal avisée, toutes les économie sont sur un même pied d’égalité, sauf peut être le troc.
Le problème, c’est que la question des prix dans une économie planifiée, c’est une longue explication technique et plutôt barbante ; si ça vous intéresse vraiment, je peux vous donner un lien, mais j’ai pas le courage de tout expliquer ici. En version courte : les prix sont un phénomène social et représente les préférences des consommateurs, préférences qui sont essentiellement subjectives, donc une "mesure scientifique" des valeurs, donc des prix, est impossible. Le planificateur doit utiliser sa propre échelle de valeur comme si elle était universelle, ce que peu de personne sont prêtes à accepter.

>
Dans ce cas-là, une entreprise comme celle décrite ne se retrouvera jamais dans un marché libre. Avec les conséquences décrites plus haut, et donc le manque d’intérêt flagrant d’une économie libérale (dans ces cas-là) comparée à une économie planifiée.
Je dois être fatigué, mais je vois de moins en moins les liens de causalité entre vos messages :)

>
Qu’est la Vérité Vraie Libérale alors ?
Vous voulez me tuer smiley ? Ça aussi c’est une longue explication. Mais comme c’est moins barbant et que j’aime bien l’épistémologie, je vais approfondir (un peu, parce qu’il fait sommeil).
En gros : il n’y pas Une Vérité Vraie. Enfin, si, il y a la réalité. Malheureusement, elle ne se transcrit pas de manière triviale en théorie et en principes, et c’est encore plus compliqué dans le domaine des sciences sociales. La première chose à noter, c’est qu’entre une théorie et les faits, il y a l’interprétation de l’individu, qui peut conduire à des divergences sur une même théorie et les même faits. En ajoutant à ça une différence de perception des faits, la multitude de faits, et, il faut l’avouer, la foultitude de théories contradictoires dont on a pas réussi à réfuter que ce soit à cause d’un fait qui ne s’explique pas avec ou par une contradiction interne, ça fait un joyeux bouilli. Pour cette crise, on a eu trois points de vue opposés : ceux qui voulaient augmenter les taux de d’intérêt pour accélérer l’éclatement de la bulle, ceux qui voulaient arrêter de faire mumuse avec les taux de
d’intérêt pour éviter une nouvelle bulle, et ceux qui voulaient baisser le taux d’intérêt. Mêmes faits, parfois même théorie.
Devant ce problème, il y a trois positionnements possibles :
 * On ne sait rien, donc on traite les symptômes les plus évidents avec les premiers moyens qui nous viennent à l’esprit. L’archétype étant la méthode socialiste de redistribution des richesses : il y a de la pauvreté et des riches, redistribuons.
 * On essaie de suivre la théorie, qui sera forcément meilleur que le système naïf d’au-dessus. Le problème, c’est qu’il faut décider d’une théorie.
 * L’approche "Bastiat-esque". Cette dernière est intéressante, je vais la développer.

Cette approche est développée dans http://bastiat.org/fr/maudit_argent.html. Je vais honteusement plagier ce texte en le résumant, mais je pense qu’il ne m’en voudra pas smiley. S’il se retourne dans sa tombe, je me pend. Selon lui, au niveau individuel, une erreur dans la théorie économique est sans importance. Quand cette erreur s’empare du législateur, elle est funeste.
Prenons l’erreur "argent = richesse". Si un individu se met ceci en tête, cela n’influera pas sur sa vie. Il n’hésitera pas à dépenser de l’argent quand il à fin. S’il essaye réellement de s’y tenir, ses besoins élémentaires le ramèneront vite à la vérité, et ce même s’il continue à croire sans ce principe faux.
À l’inverse, si le législateur tombe dans ce piège, l’erreur est plus grave : précisément parce qu’elle est diluée dans la masse, son effet n’est pas aussi fort sur tous les individus, il est plus dur à remarquer, et il devient plus tentant de se conduire dans l’erreur. Le législateur pourrait, en suivant son principe, décider de vendre le plus possible et d’acheter le moins à l’étranger (la fameuse balance commerciale, depuis longtemps réfutée dans presque toutes les théories, sauf chez les hommes politiques). Poussé jusqu’au bout, ce principe dira que ce peuple roulera sur l’or mais n’aura rien à manger (mais il sera riche, selon le critère faux du législateur). Et comme le législateur est le dernier à subir les famines, il accusera tout, sauf sa loi qui, n’est-ce pas, ne fait qu’enrichir le peuple. Ainsi, le législateur agira sur un principe différent que celui qu’il suit personnellement ; mais puisqu’il ne le remarque pas, c’est le peuple qui souffre, et l’erreur ne sera pas corrigée.
Je pense que tu devines la suite : en gros, principe de précaution. Quand on ne sait pas sur quel principe d’économie politique agir, ne pas agir. Les individus ont beau être persuadés d’une fausse théorie économique, ils agissent selon le principe de la Vérité Vraie (la réalité), qui sont les plus efficaces pour eux.
Il est à noter que la théorie autrichienne, qui remarque (par une méthode axiomatique et a priorste) dans tous les points qu’elle a étudié, que la liberté fait bien les choses, est largement compatible (au niveau de l’action) avec le troisième point. Personnellement, je préfère l’approche de Bastiat, mais quand je dois argumenter, je le fait sur les bases de la théorie autrichienne (bon, à mon niveau, c’est assez proche de la théorie classique ;)). Parce qu’ils s’accordent, mais aussi parce que j’ai été assez impressionné par la cohérence et la clarté de cette théorie (j’ai essayé keynes, je n’ai pas été convaicu par son approche macroéconomique à outrance, idem pour friedman. Quant aux néoclassiques, j’ai du me forcer pour lire jusqu’au bout, tant ça me semble du n’importe quoi au vu des hypothèses (des trucs du genre "la fonction de consommation est convexe")).

>
En ce cas on ne parle pas de théorie libérale et de "comme c’est beau tout cas" puisque c’est invérifiable.
pas libérale, économique :->
Pas vraiment "invérifiable". On ne peut pas faire d’expérience positive dessus, comme en physique (du genre : je compare le potentiel prédit au mesuré). Par contre, une théorie est falsifiable soit par la réfutation d’un de ses axiomes, soit par la découverte d’une incohérence interne, soit par l’observation d’un fait indiscutablement incompatibe avec la théorie (ce qui est beaucoup plus dur, en pratique c’est souvent la première solution qui permet de réfuter une théorie, par exemple l’abandon de la valeur-travail a enterré la théorie économique de Marx et celle d’Adams Smith)

>
On en reste donc à des choses plus pratiques : on identifie un besoin de x GWh d’électricité, on construit x centrales nucléaires. Et si le plan n’est pas bien ficelé, coupures de courant, quotas trop faibles, on vote pour une autre équipe.
Rapport entre théorie économique et dimensionnement d’une usine ?

>
Apparemment ils en ont trop proposé. Donc il y a eu une erreur. Pourquoi la concurrence pousse-t-elle à se plonger dans cette erreur ? manque de rationalité ? Suivisme ? Concurrence ? (je ne comprends toujours pas comment vous ne pouvez pas voir cette divergence qui fait que le prix du crédit ne parvient pas à se fixer de lui-même  ! Si le comportement empirique vient buter contre la limite, aussi basse soit-elle, c’est que le système ne parvient pas à fixer le prix !)
Tout simplement
parce que ce marché est totalement désorganisé par des acteurs institutionnels. Je vais essayer de faire une liste non exhaustive mais bien argumentée des problèmes :
 * Le taux de crédit dépend des liquidités "sûres" de la banque : son capital, une partie des encaisses, et les crédits octroyés par la banque centrale. La banque centrale, en modifiant ses taux directeurs (et on ne peut pas nier que c’est très souvent sur des pressions politiques, le but de la privatisation de ces banques était justement de réduire ces pressions — pure illusion à mo amis pour un monopole protégé par l’état), change donc artificiellement l’appréciation des risques (pas des risques de défaut de paiement, mais de manque de liquidités). Facteur introduit par un monopole accordé par l’État, aucun rapport avec un marché libre
 * De même, la politique stupide stupide (voilà un point sur lequel tout le monde est d’accord) de privatisation des bénéfices, socialisation des pertes incite une plus grand prise de risque. Là aussi, la faute est à l’État, pas au marché
 * Pire, quand l’État masque volontairement les risques, comme dans le cas des subprimes : on veut prêter à bas taux pour les familles pauvres ; trop risqué disent les banques. Pas de problème, on créé un crédit garantit par le Trésor (c’est à dire aucun risque de défaut de paiement) pour ça, et deux entreprises para-étatiques (Fannie Mae et Freddie Mac) (parce que faut pas croire, on est libéral, on confie ça à des entreprises). Là aussi, sérieuse distorsion du marché, introduit par l’état.

Ce qui me fait dire que le libéralisme est applicable aux banques, c’est (une fois n’est pas coutume), le succès des banques libres au canada jusque dans les années 30 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_libre) : en gros, gestion plus saine que ce qu’on connait aujourd’hui

> Je maintiens qu’une propriété trop importante comparée à la propriété moyenne est antilibéral car conduit à des rapports de force désavantageux et qui ne peuvent pas s’équilibrer à long terme : c’est la fonction exponentielle dont le paramètre en puissance augmente lui-même avec le capital. Ca fait mal.
Pour des entreprises ? Une entreprise reste grosse tant qu’elle satisfait ses clients, je vois pas où est le mal...

>
Dans un système hors-équilibre, quand la force se relâche, le système revient à son état initial. L’état initial est celui qui précède et suit toute civilisation humaine. Les exemples historiques sont-ils assez nombreux ?
L’humanité n’est pas un bête système physique. L’héritage du passé change toutes les données.

>
Solution : envisager la société comme un système dynamique. Imaginez un professeur qui fait les mêmes examens depuis 10 ans. Vous êtes certains au bout d’un certain temps de ne sélectionner par les notes que les tricheurs. Il faut donc changer les règles, les critères, régulièrement. Le PIB a vécu. Trouvons autre chose : BNB, indice de Gini, Tera-octet de musique disponible, nombre de publications par an, nombre d’inventions par an... Que sais-je...
La robustesse d’un système économique dépend de la stabilité des lois et des institutions, ça me parait pas une bonne idée smiley

> je
préfère payer cher quelque chose que tout le monde aura de manière certaine, même si cela se fait au détriment de mes loisirs et de ma culture
Pourquoi avez vous besoin de l’État pour ça ?

>
J’ai eu l’occasion de poster un article. Lisez la proposition que j’ébauche à la fin
Le dernier ? "
Divergence, masse critique et libéralisme"
demain :p

>
Ca doit faire bizarre d’apprécier une théorie qu’on sait ne jamais pouvoir vérifier
Aucune théorie n’est vérifiable. Les théories économiques sont juste beaucoup plus diffcilement réfutables par l’expérience que les théories physiques. Pour le reste, la raison et la logique sont des guides aussi sûrs qu’en mathématiques, et j’ai toujours aimé les maths (et j’aime pas la théorie néoclassique, paradoxal non ?)


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