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Moonz 29 novembre 2008 12:47

> Je ne parle pas de changements mineurs, je parle de crises violentes

Il fallait le dire tout de suite, ça rentre dans le débat plus bas smiley

> du fait de mécan

Par pure curiosité, c’est quoi ? Mon dictionnaire ne connait pas...

Si le prix ne converge pas à un équilibre à tout instant de manière naturelle, on ne s’embarrasse pas du libéralisme et on fait une entreprise publique.

> L’étalon or.

Je ne vois absolument pas le rapport avec le mètre, mais passons. Mais l’étalon-or est il aujourd’hui politiquement tenable ? J’en doute...

> Le problème vient à long terme en cas de changement brusque de l’environnement

En ce cas, il y a deux solutions : ou une fluctuation brusque des prix, ou une fixation autoritaire des prix. Dans le premier cas, ce sera transitoire, le temps (peut être douloureux, mais peut on faire autrement dans un "changement brusque" (et hypothétique, mais admettons) "de l’environnement") de l’ajustement du marché aux nouvelles conditions. La fixation des prix, c’est "il ne s’est rien passé, ne changeons rien". L’avantage du libéralisme est qu’il rend impossible la seconde solution, une entreprise qui s’y risquerait se ferait écraser par ses concurrents.

Le gros problème, c’est que votre solution non rentable garantissant la survie, justement, doit avant tout prouver qu’elle peut garantir quoi que ce soit. Pour le garantir, elle doit prévoir la nature exacte de ce "changement brusque de l’environnement". Si elle peut le prévoir, l’entreprise privée aussi. Et si elle peut s’y adapter, l’entreprise privée le peut aussi. La différence entre les deux étant que la mauvaise solution à ce changement peut être mise en place avec un monopole d’État. Elle ne le peut dans un marché libre (même si je ne nie pas que la bonne puisse être mise en place avec le monopole d’État).

> Ce sont de bonnes question. Ma réponse consisterait à dire que l’intérêt général est ce que nous devons nous astreindre à faire aujourd’hui pour passer les futurs problèmes en avance, plutôt que les rencontrer au pied du mur. Individuellement nous sommes très peu performants pour envisager le long terme. Au sein d’un groupe soudé, ce long terme apparaît petit à petit. C’est une constatation de ma part.

Ce que je vois, c’est que personne n’a jamais attendu l’État pour s’occuper de sa retraite — quand ce dernier ne s’en mêlait pas. Le phénomène que vous décrivez est simplement l’illusion que "l’argent public n’étant pas mon argent, je peux me permettre de le dépenser dans des postes dans lesquels je ne l’aurais pas fait". Une distorsion du principe de responsabilité : puisque ce n’est pas mon argent, je peux le dépenser dans des "entreprises" hautement incertaines.

Avec un tel principe, la société est prête à donner des millions aux diverses sectes prédisant la fin du monde, même si individuellement personne ne l’est (à raison).

> Ignoriez-vous la spéculation ?

Non, mais je dis que la situation que vous me décrivez ne peut changer grand-chose aux prix du marché (je n’ai pas dis rien, cela peut peut-être même amplifier l’augmentation de prix. Mais ce n’est qu’une conséquence pas la cause). Une telle situation a un nom : la famine. Et je nie que taper que les méchants spéculateurs puisse aider en quoi que ce soit, ce qu’il faut, c’est agir sur les causes de la famine. Là dessus, le libre-échange peut aider : un prix du pain élevé va mécaniquement induire une augmentation des importations de pain. Et donnera un afflux de capitaux vers la production de pain. Répondre à une famine par un prix plafond, c’est faire durer plus qu’il n’est nécessaire cette famine.

> La redistribution d’une partie de ma richesse assure qu’au moins une partie de ma richesse n’ira pas dans des conneries

Sauf si vous prenez en compte l’effet psychologique (pas économique) dont j’ai oublié le nom : une baisse (par une taxation) des revenus d’une personne a tendance à faire baisser son épargne et non sa consommation. Ce qui, en y réflechissant un peu, ne semble pas si idiot que ça. En taxant le revenu des riches, vous taxez majoritairement leur éparne, pas leur "consommation dans des conneries". La seule manière de ne pas manquer ce but, c’est de mettre en place une taxe sur les "télés plaqué-or". Le plus gros problème, encore une fois, est : qui décide ce qu’est qu’un "bien de luxe non innovant" ? Je ne sais pas pour vous, mais je ne suis pas prêt à mettre ça dans les mains d’une enième commission dont son objectif est de dépenser autrement l’argent qui n’est pas le sien.

>> Le problème, c’est que les "travailleurs français" semblent incapables de concevoir que leur salaire dépend beaucoup plus de l’état de l’économie que du bon vouloir de leur employeur. S’ils veulent forcer un "riche" à les employer à un taux supérieur à celui du marché, la différence sera prise sur le salaire potentiel d’un chomeur.

> Vous savez, rares sont les pays à pratiquer le libre-échange

Je ne vois pas le rapport smiley

> le protectionnisme (avant crise !) est un droit que seuls nous, couillons d’européen, ne voulont pas entendre parler par principe.

Pas par principe, justement. Lisez Bastiat : style clair, agréable à libre, très pédagogique. Le protectionnisme ne protège que les industriels qui sont en connivence avec le gouvernement, au détriment de tout le reste de la nation. Même quand le reste du monde applique ce protectionnisme.

> de plus nous n’avons pas le droit de faire reposer notre aisance sur le travail d’esclaves

Totalement d’accord ; c’est pour cela que n’ai rien contre les délocalisations : c’est amener des capitaux à ceux qui en ont grandement besoin.

> S’ils mettent 3 millions de chômeurs supplémentaire sur le marché à cause de leurs principes faux qu’ils suivent tous comme une mode. C’est cela que vous ne semblez pas vouloir comprendre : tout dépend de l’échelle !

Ce que je dis, c’est que la réalité est tenace et reprend vite ses droits : quelqu’un qui pense que richesse = argent sera vite remis dans le droit chemin par son ventre criant famine. C’est la même chose au niveau des entreprises : un déficit apparaîtra rapidement, et en général, les entreprises n’aiment pas les déficits.

> et au final ce qui sera le libéralisme dans les faits

Si l’on ne reconnait pas de droit économique à l’entité ayant le monopole de la coercition (et que l’on reconnait, bien entendu, ce monopole : pas de police privée), je vois mal par quel moyen. Le problème, c’est que dès lors que l’on reconnait ce droit, on a le choix entre deux options : ou bien système actuel injuste, ou un socialisme destructeur de richesses (et dont la justice est encore à démontrer).

C’est pour ça, par exemple, que même si j’admets qu’une taxe sur les biens de luxe non innovants, que je peux même admettre qu’elle soit bénéfique, je met une sérieuse opposition à sa mise en application : cela légitime l’action de l’État dans l’économie, et cela fait donc entrer le loup dans la bergerie. Si vous admettez qu’il faut faire des compromis, posez vous cette question : l’apparent bienfait d’une telle taxe compense t-il la légitimation de l’utilisation de la coercition (la politique) dans les rapports humains librements consentis (l’économie), et les dérives probables de cette légitimation (le système actuel) ?

> Si les 5 plus riches s’allient pour subventionner une campagne de manipulation conduisant à un système féodal dont ils sont les bénéficaires, il n’y a pas de vrai, ou de faux. Il y a des faits. Vous semblez nier la notion de pouvoir.

Si le gouvernement au pouvoir n’a besoin de s’allier avec personne pour forcer une campagne de manipulation conduisant à un quelconque système protecteur dont ils sont bénéficiaires, il n’y a ni vrai, ni faux. Vous semblez nier que le pouvoir n’est pas spécifique aux riches. La différence entre les deux ? Un gouvernement peut interdire charlie-hebdo. Le "pouvoir économique" ne le peut pas. Le gouvernement peut aller jusqu’à interdire l’indépendance. Le "puvoir économique" peut la rendre plus difficile, mais pas l’interdire. Elle est là, la différence essentielle : là où un "pouvoir économique" mal intentionné peut mettre de difficiles barrières, un gouvernement mal intentionné peut totalement interdire. Un différence d’échelle, comme vous dites. Et ne me répondez pas : "le gouvernement, au moins, je peut l’élire". D’une part, dans le système actuel, vous n’élisez pas un programme : vous signez un chèque en blanc à un parti. D’autre part, le jour où un "pouvoir économique" prendra d’assaut tous les journaux pour faire une "vaste compagne de propagande", vous pourrez reprendre vote bulletin de vote en achetant uniquement les journaux indépendants (charlie-hebdo, encore) ; le jour où le gouvernement voudra faire une "vaste campagne de propagande", même charlie-hebdo ne sera pas à l’abri, et vous ne pourre pas dire "non, finalement, je change mon vote".

> Qui bénéficie le plus du chômage élevé ?

La question n’est pas qui en bénéficie, mais quelle en est la cause. Et je vous ferait remarquer que les chefs d’état en france se foutent des dépenses publiques. Un chômage élevé, par contre, leur permet de réclamer plus de pouvoir pour pouvoir "lutter contre ce chômage".

> Celui qui en profite, l’organisera fatalement.

Un chef d’état peut créer un chômage durable sans que cela se voie (trop) et sans nuire à ses intérêts peronnels. Un patron ne le peut pas. Le plus fort, c’est qu’ensuite c’est le patron qui licensie, et c’est l’homme politque qui peut accuser sans broncher le patron. La question est : est-ce volontaire ou non ?

> Le Sénat a prouvé qu’avant même le bouclier fiscal et les lois écologiques, l’impôt était dégressif en France avec le revenu.

Source ?

> Ou limiter la transparence de nos frontières (au mieux, autour de l’Europe) pour limiter l’intensité des fuites.

Faut vous décider : est-il acceptable d’aider les pays pauvres, oui ou non ?

> Ensuite, je suis d’accord sur votre solution. Cette accumulation de capital n’est pas forcément privée, d’ailleurs

L’accumulation, certes non, mais son utilisation doit l’être smiley. Ou alors, encore une fois, vous demanderez à des personnes de dépenser l’argent qui n’est pas le leur sans même qu’elles puissent savoir où exactement le dépenser (ou bien vous allez faire un vote pour chaque portion de capital ? smiley). Mais tout le monde sait où il sera dépensé : à ceux qui graisseront le plus les pattes de ces peronnes.

> cela présuppose une clairvoyance que n’ont pas les doctrinaires

Il n’y a plus aucun doctrinaire en politique, s’il y en a eu un jour.

> Faire comprendre à nos élites que ce sont des capitaines de l’industrie

Quelles élites ? Les "élites" élues ? Sur quelle légitimité peuvent elles diriger les entreprises privées ? Encore une fois, vous ne faites qu’une chose : introduire le loup dans la bergerie. À supposer même qu’un véritable capitaine de l’industrie soit élu, qu’est-ce qui empêche un mercenaire se faisant passer pour un capitaine de se faire élire ?

>> Qu’est-ce qu’une "guerre économique" ? Celle où l’on est "inondés" de biens "étrangers" à bon marché ?

> Je ne sais pas. ce sont les libéraux qui en parlent et qui nous l’imposent au nom de principes incompréhensibles

Hé bien, je vais vous dire ce que c’est. C’est Mr. X., patron d’une grande industrie de métaux. Comme tout entrepreneur, ce dernier voit d’un mauvais oeil la concurrence. La concurrence des entreprises de son pays, il la gère depuis un moment. Mais voilà donc un pays qui n’a qu’à se baisser pour ramasser du fer. Que fait Mr. X. ? Il va voir Mr. Y., au gouvernement, et lui parle d’une "offensive économique de l’étranger", "une véritable déclaration de guerre", et demande donc le soutien du gouvernement : il lui demande d’interdire aux français d’acheter du fer étranger moins cher, et d’obliger les français à acheter du fer français plus cher. Il demande, purement et simplement, un oligopole national. Et le gouvernement l’écoute, et met en place un tarif protecteur. Protecteur de quoi ? De cet oligople, et de Mr. X. Et c’est pour cela que les socialistes se battent.

C’est étrange, tout de même, comment un simple mot peut déchainer les passions et masquer la réalité...

> Ah la question était plus fine que votre réponse. je vous en prie, croyez-le. Sinon nous abandonnons le sujet.

Trop fine pour moi alors, je le crains smiley. À moins que vous ne parliez des désirs ? Mais les désirs ne sont rien d’autre que le carburant de la volonté — et la raison en est le moteur.

> Ce n’en est pas ? O_O

Pour moi, une crise est une faillite d’un pan entier de l’économie. Mais évidemment, si vous appelez une légère bise un micro-ouragan, grand bien vous en fasse, mais ne vous étonnez pas si vous êtes ensuite incompris...

> Si la survie est donc un bien non économique, comment la gérer alors ?

La survie est un bien non économique, les moyens de survie le sont (économiques).

> Elle va nous mener au fait qu’une société doit assurer la production de certains biens de manière locale, pour garantir un certain niveau de sécurité.

Pourquoi ? Qu’est qu’une "production locale" ? Au niveau de la commune, de la région, du pays, de l’europe ?

> C’est une question de discontinuité technologique. Les efforts et les risques à mettre en jeu sont si grands qu’une entreprise ne le fera pas.

> Je vous parle de changement de paradigme (mettons le passage à l’économie hydrogène). Cela, un système libéral ne peut le faire : trop de contraintes, trop de risques, trop de modes.

Il ne le peut du jour au lendemain, effectivement. Il faut avancer pas à pas. Et alors ? Ce que vous dites par "trop de risques", c’est le regret que les risques ne soient pas pris en bloc, en tout ou rien. Je prend ça pour une force.

> Le problème étant dans l’identification des fonctions régaliennes. C’est là que nous ne sommes pas d’accord. Ceci étant dit, nous pouvons envisager une discussion constructive pouvant aboutir à un consensus sur ces fonctions régaliennes.

La définition habituelle semble d’accord avec moi : l’exercice du monopole de la force afin d’éviter l’utilisation de la force.

> Je vous le répète : il y a des cas où la crise est si destructrice qu’elle détruit toute possibilité de réajustement ultérieure.

Mais quels cas ? La crise actuelle n’est pas libérale. Les hyper-inflations que l’on a connues par le passé non plus. Vous posez la question : si le libéralisme engendre des crises qui détruisent la société, est il acceptable de défendre le libéralisme ? Posée comme ça, la réponse est évidemment non. Mais encore faut-il prouver que le libéralisme génère de telles crises.

> Le système public, par votre dictature de la majorité, comme vous le dites, peut imposer de prendre ce risque. Avec des risques, bien sûr. mais prendre le risque de jeter un réacteur nucléaire n’est pas comparable au risque d’une guerre si on laisse aller en espérant que le système libéral trouvera de lui-même une solution. C’est là LE problème.

Le problème est plutôt : pourquoi, la société qui est si stupide, irresponsable, court-termiste devient automagiquement éclairée, visionnaire, irréprochable dès lors qu’elle désigne les représentants du l’État qui est, je le rappelle, dans sa fonction fondamentale, le pouvoir de coercition ?


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