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Philou017 Philou017 27 novembre 2008 22:39

Pour faire pendant à l’écoeurant discours libéral de certains, de vrais arguments tirés de cet excellent article :
www.attacparis12.lautre.net/spip.php

Sur l’intérêt d’une agriculture biologique en Afrique :

Des méthodes traditionnelles ou nouvelles.

Parmi les méthodes traditionnelles celle du zaï qui consiste à pratiquer des trous dans le sol où se concentre l’eau de ruissellement et dans lesquels on adjoint quelques poignées de « poudrette » (fumier du pauvre) a permis de passer au Burkina Faso d’un rendement de 200 kg de céréales par ha à 600 et de réhabiliter des terres désertiques. Du Burkina Faso la méthode s’est étendue spontanément au Niger et l’émigration des jeunes ruraux a cessé. La rotation des cultures au lieu de la monoculture joue un grand rôle. Certaines légumineuses fixent l’azote et augmentent la fertilité des sols. L’utilisation d’engrais organiques donne de très bons résultats (13). Une irrigation économe en eau (ne serait-ce que pour ne pas saliniser la terre) fait partie de la panoplie. La FAO estime que les pays du Sud ont tout avantage à pratiquer l’agriculture biologique du fait même qu’ils utilisent peu d’engrais et de pesticides en raison de leur cherté. Or l’agro-écologie, avec des techniques simples, permet de tripler et quadrupler les rendements sans porter atteinte à l’environnement.

La désertification ineluctable ? voire :

La désertification est en grande partie la conséquence de la pauvreté. Poussées par la nécessité les populations exploitent à court terme leur environnement (déboisement, défrichement, surpâturage). Mais la désertification n’est pas un phénomène irréversible. Les images satellites prouvent qu’actuellement il n’y a pas d’extension continue du désert et la communauté scientifique examine l’hypothèse d’un reverdissement relatif du Sahel qui aurait eu lieu ces vingt dernières années. Les écosystèmes ont la capacité de se régénérer naturellement. Les conditions arides qui règnent au Sahel ont entraîné une adaptation de la faune et de la flore à la sécheresse et au stress. La disparition de cette biodiversité suite à la surexploitation due à la pauvreté met en péril la base du développement futur. Cette perte de la biodiversité affecte aussi le reste du monde (14).


Les pays Africains incapables de se gérer ? Les riches libéraux les y aident bien :

 

L’aide publique au développement

Quelle efficacité ? Depuis 50 ans 2.300 milliards de dollars ont été dépensés pour sortir, au plan mondial, les pays pauvres du sous-développement. Les pays qui ont reçu le plus d’aide n’ont cependant pas atteint les objectifs fixés : croissance économique et réduction de la pauvreté. De même il est déjà clair que les Objectifs du Millénaire fixés en 2000 pour 2015 ne seront pas atteints. La raison tient moins dans l’insuffisance des sommes engagées que dans leur utilisation. Seuls 41% des sommes de l’aide sont versés aux pays destinataires. Les études préalables aux aides (celles-ci sont ciblées) en absorbent 38% (le plus souvent d’ailleurs au profit « d’experts » occidentaux). 7% vont à la gestion des programmes des donateurs (20) et 11% à l’allégement des dettes. Enfin 3% représentent le soutien aux réfugiés vivant dans les pays donateurs. Une grande part de l’aide est humanitaire dont 60% dans des opérations d’urgence (famines, déplacement de population, etc.). Une fois déduites les sommes destinées à l’humanitaire et aux annulations de dette il ne reste plus grand-chose pour accroître les ressources des pays.

Le Sud finance le Nord Les nouveaux prêts que reçoit le tiers-monde ne contrebalancent pas les remboursements qu’il effectue. En 1999 le tiers-monde a transféré aux créanciers 100 milliards de dollars de plus qu’il n’a reçu de nouveaux prêts. Selon Kofi Annan depuis 1997 les pays en développement versent chaque année plus d’argent qu’ils n’en reçoivent. En 2002 il s’est agi de 200 milliards de dollars. En 2003 selon la Banque mondiale les pays les plus pauvres ont remboursé 39 milliards de dollars alors qu’ils n’ont reçu que 27 milliards d’aide au développement. Le transfert net des pays à faible revenu, incluant ceux d’Afrique subsaharienne, vers les pays développés a représenté ainsi 8 milliards de $ en 2004. Quant au groupe des pays très endettés cet excédent a atteint 30 milliards. Une des raisons de cette inversion de flux est la conséquence de l’ajustement structurel. Les « fondamentaux » imposés par le FMI et la Banque mondiale incluent la reconstitution des réserves des banques centrales des pays. L’Afrique subsaharienne a ainsi accru ses réserves de 4 milliards en 2003 et 19 en 2004. Elles sont placées en Bons du trésor américain (21). Traduction : la sueur des pauvres finance les déficits américains.

L’agriculture vivrière sacrifiée. Il y avait d’excellentes raisons pour sacrifier l’agriculture vivrière, et donc les petits paysans, en Afrique. Pour le FMI et la Banque mondiale l’agriculture devait se plier à la mondialisation et aux « avantages comparatifs ». Les céréales importées coûtaient moins cher que celles produites localement par la petite paysannerie. Inversement de grandes exploitations agricoles intensives et mécanisées devaient produire des produits d’exportation à bas prix. On en connaît les résultats : une importante population rurale sous le seuil de pauvreté et sous-alimentée. Pour les pays développés c’était tout bénéfice : ils exportaient leurs excédents agricoles et soutenaient ainsi leurs agriculteurs en réduisant à la misère ceux de l’Afrique. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la part de l’aide publique au développement destinée à l’agriculture n’ait cessé de baisser. L’agriculture n’absorbait plus, au plan mondial, que 2% de l’aide multilatérale en 2002 contre 30% en 1980. Entre 1990 et 1999 l’aide publique au développement de l’agriculture avait reculé de 49% en valeur réelle.


Dans l’analyse d’une situation économique complexe, les "libéraux" trouveront toujours le moyen de justifier l’injustifiable, y compris avec l’aide de force clichés et préjugés.
Mais le cynisme n’a pas d’odeur.


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