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aquad69 3 décembre 2008 12:59

Bonjour Ronny,

je me permet de réutiliser un commentaire que j’ai déjà fait sur un autre article (celui d’Olivier Cabanel, hier). Par manque de temps...

A tous : il existe un livre, à lire absolument, qui introduit une cohérence dans tous ces fait d’actualité.

C’est "la Stratégie du Choc" de Naomi Klein (éditions Actes Sud), qui nous prouve que ce genre de manière de faire est bel et bien voulue et fait partie d’une méthode détaillée, définie et enseignée, d’origine psychiatrique. 

Le développement progressif de la "dictature molle" dont vous parlez n’est pas due au hasard, elle révèle l’application progressive de cette méthode d’origine américaine : un de ses fondements, le choc traumatique est un des moyens utilisé pour soumettre les gens et les former à la servilité.

Ce choc peut-être provoqué par différentes manières, le but étant de couper le sujet de ses repères et de le mettre en état de terreur pour casser le plus possible sa personnalité et obtenir sa soumission.

Bousculer brutalement le sujet par une accumulation très rapide, vertigineuse, de changements dans tous les sens, la mise à nu et, par exemple, la présentation et la menace de la violence, plus efficace, au moins au début, que son utilisation réelle, sont des moyens privilégiés de cette méthode.

Il y a encore deux ans, aucun cas de ce genre n’était mentionné en France, officiellement en tout cas ; celà parait nouveau chez nous, mais celà existe depuis longtemps aux Etats-Unis, où les services policiers ont parfois des manières beaucoup plus brutales qu’ici, et celà a été systématiquement appliqué à Guantanamo, par exemple.

Il serait intéressant de chercher si les gendarmes qui ont pratiqué ces "contrôles musclés" en établissement scolaire n’auraient pas suivi de stage ou de formation dans ce sens, et si ces formations ne seraient pas peu à peu généralisées dans notre pays : le but étant alors moins de "trouver" de la drogue que de former progressivement les jeunes à acquérir le reflexe de terreur et de soumission en présence de toute silhouette de personnage sécuritaire, ainsi que de bousculer l’opinion publique.

Dans les cas rapportés, le fait que l’équipe entière des gendarmes se soit comporté ainsi, de manière cohérente, le laisse penser...

C’est bien sûr à rapprocher du cas récent de l’arrestation de Vittorio de Philippis : lié au journal "Libération", le sujet semble avoir été choisi précisément pour son potentiel médiatique, de manière à faire savoir à tout le monde quelles seront dorénavant les nouvelles méthodes policières systématiquement appliquées.

"Français, sachez-le : dorénavant, si vous n’adoptez pas dans vos rapports avec tout représentant des forces de l’ordre, et bientôt peut-être, tout représentant de l’Etat, l’attitude la plus soumise et la plus visiblement servile, si vous vous refusez à "collaborer", cad, par exemple, à dénoncer votre prochain, et si, par un dernier reste de dignité humaine, vous n’approuvez pas sans réserve toutes les stratégies et décisions d’Etat, si vous n’applaudissez pas immédiatement, vous vous retrouverez "opposant", cad instantanément "adversaire", et donc "délinquant" ! " 

"Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous" : c’est inhumain, mais glacialement logique... Et c’est une signature qui révèle bien l’origine des influences qui habitent ce gouvernement.

Quand à mesurer l’efficacité de la chose, eh bien ! Nous verrons ce qui aura le plus tendance à se développer dans ce pays : le courage de s’opposer, ou la "collaboration" la plus lâche. Mais je suis pessimiste...

Il est à craindre d’ailleurs que ce type d’évolution ne se limite pas à notre pays, et qu’il devienne petit à petit mondialement répandu : plus les ressources deviendront rares, plus la survie sera difficile et serrée pour chaque pays, et plus les lois martiales deviendrons "nécessaires" pour écraser toute critique et recherche d’alternatives dans une société de crises et de guerres perpétuelles.

Lisez, lisez Naomi Klein : si un coup d’arrêt n’est pas mis à cette évolution, je ne serais pas étonné que, dans deux à cinq ans, on commence peu à peu à parler, dans ce pays aussi, de cas de tortures infligés systématiquement par des services officiels disciplinaires.
 
Si on avait pu décrire au début des années trente à un Allemand ce qui arriverait à son pays, et l’ambiance qui y régnerait, seulement cinq ans plus tard, il aurait sans doute haussé les épaules et trouvé celà très exagéré...

Cordialement Thierry 


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