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Elliryc 3 décembre 2008 11:21

La Fédération Nationale des Éducateurs de Jeunes Enfants rappelle son questionnement qui a fait l’objet d’un précédent communiqué sur :  

- les propositions faites dans le cadre du rapport du Mme Tabarot paru en juillet 2008.

et tient à exprimer son profond désaccord avec :

- les propositions faites dans le cadre du rapport sénatorial de Monique Papon et Pierre Martin, paru le 4 novembre 2008, au sujet des jardins d’éveil.

- l’amendement adopté par la commission des affaires sociales du Sénat dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale de 2009 (PLFSS 2009) le 5 novembre 2008.

- ainsi que les orientations prises par le PLFSS concernant les assistantes maternelles et l’expérimentation des MAM (Maison d’Assistants Maternels)

Les différents rapports proposent de développer des jardins d’éveil accueillant des enfants de 2 à 3 ans sur une amplitude horaire similaire aux crèches collectives avec un taux d’encadrement de 1 adulte pour 12 enfants voire 15 dans le rapport sénatorial (contre 1 adulte pour 8 en crèche - Art n° 2324-43 du Code de la Santé Publique).

Si la FNEJE voit dans les jardins d’éveil l’expansion d’une structure intéressante pour les enfants de 2-3 ans, qui les accueilleraient de 7h à 19h sur l’ensemble de l’année, elle s’oppose totalement à un tel taux d’encadrement.

Notre expertise et notre longue pratique d’accueil des jeunes enfants nous permet d’alerter sur le fait qu’un travail éducatif, pédagogique visant à développer les capacités sociales, cognitives et motrices de l’enfant ne peut être envisagé de façon adaptée avec la présence d’un adulte pour 15 enfants. 

- Comment comprendre ces propositions, alors même que le rapport dénonce l’inadaptation de l’école maternelle ?

- Comment comprendre ces propositions alors que les temps péri scolaire (garderie du matin, du soir, les repas du midi et les mercredis) gérés par les municipalités ou des associations sont soumis aux normes de jeunesse et sport, et sont d’un animateur pour 10 enfants de moins de 6 ans, et en accueil continu d’un animateur pour 8 enfants de moins de 6 ans ?

- Est-ce ainsi que l’on considère les très jeunes enfants, futurs adultes de demain ?

- Comment répondre à ces objectifs quand seul un adulte est présent pour 15 enfants ?

- Comment concilier situations d’éveil aux nombreuses tâches de maternage : aide au repas, change, habillage, endormissement… ?

- Enfin, comment garantir la sécurité physique et psychique de ces enfants dans de telles conditions ?

Ces enfants de 2 ans, dont il nous est bien rappelé « qu’il n’est pas un enfant de 3 ans », en pleine acquisition du langage, de la propreté et de la marche, depuis peu, sont dans la découverte du monde qui les entoure. Cette période d’expérimentation et de prise de risque nécessite l’accompagnement de professionnels disponibles et bienveillants pour les aider à grandir dans cetteétonnante période riche en acquisition motrice, cognitive et relationnelle…  

Ces enfants de deux trois ans ont besoin d’accompagnement pour acquérir sereinement les premières règles de vie en collectivité.

L’amendement adopté par la commission du Sénat assouplit les règles d’encadrement des crèches en prévoyant un adulte pour 6 enfants qui ne marchent pas et un adulte pour 9 enfants qui marchent.

La FNEJE dénonce cet amendement très discutable sur un plan juridique.

Actuellement, tous les politiques se penchent sur le berceau de la petite enfance et s’affairent pour trouver des places de garde et non plus d’accueil. La FNEJE n’accepte pas cette régression déplorable. Notre priorité, comme celles des familles, est l’épanouissement et le bien être des enfants. Or, les différentes mesures que le gouvernement souhaite mettre en place vont à l’encontre de celle-ci.

Dans un contexte démographique favorable et alors que la qualité de l’accueil collectif de la petite enfance est reconnue, c’est une question de PRÉVENTION : si la société amoindrit la prise en charge des jeunes enfants, elle devient préjudiciable à leur développement et leur intégration. 

Nous rejoignons les propos de l’UNAF (l’Union Nationale des Associations Familiales) qui a réclamé le 27 octobre dernier que les excédents financiers de la branche famille de la Sécurité Sociale soient consacrés au développement des capacités d’accueil collectif de la petite enfance. 

Nous nous rallions totalement à la position du SNMPMI au sujet de l’article 72 du projet de financement de la sécurité sociale 2009, relatif aux assistant(e)s maternel(le)s.
La FNEJE insiste sur le maintien de la qualité d’accueil, dont le taux d’encadrement en est le fondement, et réaffirme que l’augmentation de l’offre d’accueil ne peut pas se faire au détriment de la qualité.

Fait à Nantes, le 27 novembre 2008

La Fédération Nationale
des Educateurs de Jeunes Enfants

2, rue du Maréchal de Tassigny – 44000 NANTES
Tél : 02 40 47 53 64 – Fax : 02 40 47 00 97
E-mail : [email protected] - Site : www.fneje.fr


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