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Surya Surya 3 décembre 2008 20:01

Dans de nombreux cas, mais ce n’est pas une généralité, la violence physique faite aux femmes a été précédée par un long travail de sape (qui peut durer des années), une violence psychologique faite de petites remarques assassines qui détruisent petit à petit la confiance en soi et l’image que la femme a d’elle même.

Mais de petites remarques en petites remarques, la personne se met à douter, finit par moins s’aimer, puis se demander un jour si elle est vraiment à la hauteur, si tout ce qu’on lui dit n’est pas finalement vrai.

On n’engage pas une dispute pour une petite remarque, alors on laisse courir. Imaginons par exemple le cas d’un homme qui critiquerait le physique de sa femme, par une petite moquerie bien placée, dite sur un ton léger, un ton plaisantin, mais dans un but inavoué, bien sûr, de taper là où ça fait mal. Si la femme proteste, on lui reproche de ne pas avoir d’humour, en plus. Si elle encaisse pour ne pas provoquer une dispute, elle place déjà son agresseur verbal dans la position de recommencer quand il en aura l’envie. Cela s’appelle du harcèlement moral.

Puis les petites remarques deviennent progressivement de grandes attaques. Les coups physiques ne viennent pas comme ça, au lendemain du début de la relation. On croit trop souvent que la femme battue l’est depuis le début, et c’est pourquoi de nombreuses personnes ne comprennent pas pourquoi elle reste. Bien sûr certaines vont dire qu’elles restent pour les enfants, mais je crois que c’est surtout par peur.

Certaines femmes ont le courage de partir dès le premier coup, malgré les excuses, les serments et les promesses que cela n’arrivera plus, et si cela ne suffit pas pour la faire revenir, malgré les menaces, parfois graves.
Malheureusement d’autres restent, parce qu’elle ont tellement intégré l’idée (on les y a préparées durant un certain temps) qu’elles sont tartes, moches, et incapables de rien, qu’elles finissent par le croire et penser que les coups, c’est en effet elle qui les a cherchés, et qu’elle les mérite.

La violence psychologique est indétectable parce qu’elle ne laisse de trace qu’à l’intérieur. Pas d’oeil au beurre noir, pas de blessures constatables par un médecin. Et pourtant, c’est dès la violence psychologique qu’il faut partir, et qu’il faut agir au niveau de l’aide apportée. Parce que même si elle n’est jamais suivie de coups, ou d’un seul coup qui décidera la femme à partir, elle est terriblement destructrice.

Et comme Faxtronic le fait remarquer, tout cela n’arrive pas qu’aux femmes, il y a aussi des hommes maltraités psychologiquement, et des hommes battus. 


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