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Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 26 décembre 2008 15:38

Cangivas

Je crois, sans être spécialiste, que l’idée à la base de la fermeture de Guantanamo est de retourner dans un pays d’accueil les prisonniers contre qui les États-Unis n’ont aucun motif de leur intenter un procès. Si ce ne sont que des soupçons. Ce qui est ici en jeu est la possibilité que ces prisonniers, s’ils sont renvoyés dans leurs pays respectifs, fassent l’objet de persécutions. Selon les Nations unies, de 40 à 50 prisonniers sur les 250 de Guantanamo risquent des persécutions s’ils sont renvoyés vers leur pays d’origine. L’Allemagne s’est dite ouverte à l’idée de les accueillir alors que la France, par exemple, hésite. Pourtant, la république française n’a pas hésité à se déclarer prête d’accueillir des membres de la guérilla colombienne (FARC). 

L’Europe acceptera-t-elle de supporter le poids moral d’un refus d’asile pour ces prisonniers susceptibles d’être persécutés ? Human Rights Watch a déclaré que, sans l’aide des Européens, Guantanamo ne pourra pas être fermé. Pour l’heure, tout n’est que spéculation pour la raison simple que le plan de fermeture de Guantanamo n’a pas encore été rendu officiel par l’équipe de transition du président désigné, Barack Obama.

Force est de convenir qu’un protocole d’accueil de ces prisonniers découleraient d’une question humanitaire et non d’une question judiciaire.

L’enfoiré

Le taux d’insatisfaction de la population des États-Unis à l’égard de leur gouvernement actuel est très élevé. Nous le savons tous. Nous savons aussi que cette même population veut se raccrocher à cette bouée de sauvetage que pourrait lui lancer Barack Obama. La question fondamentale est : pourra-t-il réussir en peu de temps à communiquer au peuple américaine son New New Deal ? La pierre d’achoppement de beaucoup de présidents a souvent été les questions domestiques. Beaucoup de pain sur la planche. Beaucoup de boulot à abattre. Jamais un président n’aura hérité d’un pays dans un tel état de délabrement aux États-Unis. Les chiffres nous donnent le tournis : aux Etats-Unis, la crise pourrait coûter, selon les dernières estimations, jusqu’à 8 500 milliards de dollars.

Selon Nassim Nicholas Taleb, écrivain et ancien trader : C’en est fini du far west de la finance, comme le rapportait Le Monde. Le défi est de taille : l’avenir de la planète semble à nouveau reposer sur les épaules des Etats-Unis, la première économie mondiale. Et sans doute sur l’espoir, fut-il démesuré, qu’incarne l’entrée en fonctions de Barack Obama, son nouveau président (Le Monde).

	Je ne sais pas si les États-Unis retrouveront une stature morale. Certainement pas à brève échéance. La marge de manoeuvre du nouveau est particulièrement étroite. Les attentes sont colossales, voire surhumaines. Les premières grandes déceptions par suite des décisions impopulaires de Barack Obama vont ou pourraient compromettre le délicat équilibre qu’il pourrait établir à plus d’un niveau. La fragilité de sa période de transition a été démontré ne serait-ce que dans l’affaire Blagojevitch. Faut-il rappeler ce ver de La Fontaine : selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. Relativement à la destitution de Blagojevitch, demandée par la procureure de l’Illinois, les hauts juges de la Cour ont rejeté la requête sans expliquer leur décision. On peut comprendre qu’avec Madoff, le gouverneur Blagojévitch est actuellement l’un des personnages les plus détestés par l’opinion Américaine. Barack Obama subira-t-il les contrecoups de cette avalanche de scandales ? À suivre.

Pierre R.


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