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En réponse à :


ndididju 10 janvier 2009 18:35

@ Panzerfaust :
Je vais essayer de répondre du mieux que je peux, sans oublier de points.
Ma première remarque sera de pointer du doigt ce qui me fait le plus sauter au plafond : "Une grève dans le privé est plutôt inefficace voire le meilleur moyen d’avoir une place de choix dans la prochaine charrette de licenciements"
Désolé, mais le droit de grève est garanti par la loi, c’est (le plus généralement, car il y a malheureusement des exceptions) juste une question de bien connaitre ses droits et de ne pas faire n’importe quoi, n’importe comment, et surtout pas seuls.
Et c’est là que le bas blesse : les salariés du privé ont beaucoup de mal à se montrer solidaires "officiellement" et face à leur direction, justement par crainte de représailles (pas la peine de parler de licenciement, le simple fait de ne plus être dans ses petits papiers souvent suffit !) qui de fait, sont illégales et n’auront pas lieu pour peu que la grande majorité des employés soient solidaires et organisés. On le voit également sur les cas de harcèlement de salariés qui aboutissent rarement aux prud’hommes faute de preuves et notamment de témoignages suffisament nombreux et concordants.
Donc, déjà, si on part perdant, c’est comme essayer de vendre un truc dont on pense qu’il ne vaut pas un clou ou de convaincre quelqu’un sur quelque chose en quoi on ne croit pas !
De plus, une grève ne se décrète pas comme ça, comme une crampe ! Il y a beaucoup d’autres choses à faire avant d’envisager une grève, qui est généralement le signe d’un échec sur le problème qu’on a tenté d’adresser avec l’employeur.
Déjà, il faut commencer à parler à l’employeur, lui expliquer les problèmes que connaissent ses salariés et faire en sorte qu’il écoute, qu’il vous prenne au sérieux, et ce n’est pas quelquechose d’aisé !

Rien qu’à ce niveau, dans les PME, c’est un désert ! Ne serait-ce que pour faire part de ses difficultés !

Et là, c’est aux salariés de s’en prendre à eux même : en refusant de dire les choses telles qu’elles sont (au moins vécues), ils habituent leurs employeurs à n’avoir aucun retour, à croire que tout va bien pour tout le monde (il n’en demande pas plus, c’est humain !) et que les quelques ceux qui râlent ne sont que des "gauchos" prêts à virer syndicalistes pour leur coller les prud’hommes ou l’inspection du travail au train et taper dans leurs bénéfices, qu’il faut les virer le plus vite possible !
Résultat : pas moyen de parler de problèmes au travail sans passer pour un agitateur, pas de dialogue, pas de solutions (puisque pas de problèmes, selon l’employeur !)
Tout le monde se tait, en gardant son bout de couverture et en priant de ne pas le perdre !

"il est clair aussi que le syndicalisme est devenu une affaire de fonctionnaires ou d’employés des entreprises d’état"
Oui, justement parce qu’il n’y a que très peu de salariés du privé qui soient syndiqués ET qui l’assument publiquement, s’engagent dans des actions syndicales qui leur permettent d’avoir des compétences et une expérience qui les amènent à exercer des responsabilités au delà d’un certain niveau dans le syndicat, car s’il montent au delà, il n’y a plus personne pour les remplacer dans leur spécialité (en fait, ils deviennent de très précieux relais avec le monde de la base) Si au contraire il y avait plus de salariés du privé qui se syndiquaient et agissaient vraiment, cela se répercuterait forcémment aux échelons supérieurs, malgré les freins que constituent les "apparatchiks" et autres "gensses d’appareil" (qui existent et qu’il ne faut pas négliger plus que les salariés ou les cadres "pourris" qui ne ratent pas une occasion d’enfoncer un collegue afin de gagner des bons points, et là les deux mondes sont égaux, il y a des pratiques à vomir dans les deux cas)
"Personne n’envisage sérieusement de concéder aux salariés du privé les mêmes privilèges qu’aux salariés du public. La seule alternative réaliste pour amener un peu plus de justice sociale est d’en finir avec les retraites avantageuses, la sécurité de l’emploi et de dégraisser dans les administrations"
C’est drôle, j’ai tout récemment lu un truc interessant à ce sujet : un type qui faisait remarquer qu’au moment des guerres mondiales, avec leurs millions d’hommes au front ou à travailler pour les services nécessaires à la guerre, l’Angleterre et les Etats Unis en particulier, étaient parvenus a faire travailler tout le monde de sorte à nourrir et assurer dans les grandes lignes les besoins essentiels pour l’ensemble des membres de leur société. Son argument consistait à dire qu’on aurait très bien pu à la fin de la guerre diminuer de moitié le nombre d’heures travaillées et faire travailler tout le monde tout en maintenant un niveau de vie a peu près adéquat pour tous ! MDR ! Quelque part, il n’a pas tort, ça m’a bien plu. Au lieu de cela on a donné congé à la moitié des hommes (chomage) et fait travailler le double l’autre moitié, dans les deux cas de figures, on a la même quantité de temps libre, sauf que dans la deuxième, le temps libre devient une calamité et synonyme de pauvreté et d’inutilité à la société !
Vous semblez être partisan de la même méthode, dans le sens ou vous appelez à une réduction des "privilèges" des fonctionnaires, mais des fonctionnaires au plus bas de l’échelle, malheureusement, parce qu’on pourrait commencer aussi par le haut de l’échelle : les responsables politiques, le président n’est il pas justement le premier fonctionnaire de l’état ? (Ah, il s’est augmenté de combien déjà ?) J’aimerais bien voir les sénateurs et députés réduire leurs revenus tirés de leurs charges politiques à...Disons, 3000€ par mois (ce qui représente ce que touchent les 5% des français les plus riches du pays en termes de salaire)

"
Ceux qui tempêtent contre les méchants capitalistes et autres traders sont curieusement peut loquaces voire franchement outrés lorsqu’on ose aborder ce sujet."
Parler des inégalités, pas de soucis, mais il faudrait aussi que les salariés du privé balaient devant leur propre porte un minimum, sans tempêter non plus. Quand on refuse catégoriquement d’agir soi même et de prendre en main ses propres problèmes, de s’engager à se tenir les coudes pour un objectif commun, prendre au moins le risque de se montrer solidaire de ses collègues, on ne peut pas vraiment critiquer ceux qui ont réussi en s’unissant et en faisant des sacrifices. Comment croyez-vous que la garantie d’emploi a été obtenue pour certains fonctionnaires ? (Ou les congés payés, les CDI, d’ailleurs !). Je considère cela aussi malvenu que certains salariés qui refusent de tenter de créer leur propre boite (parce qu’ils savent que cela représente au départ un travail gigantesque sans aucune mesure avec 35h par semaine) mais ensuite n’ont de cesse de critiquer que les entrepreneurs qui ont réussi puissent gagner autant leur vie et se contenter de "diriger" l’entreprise (arf !)

Il ne faut pas non plus croire que l’administration publique est toujours tendre avec les fonctionnaires (demandez aux gendarmes, pompiers, policiers, infirmières ce qu’ils ont comme droits de grève, de vacances, d’assurances et quels salaires nets ils ont, au bout de combien d’années d’ancienneté ! Pas dit que vous soyez vous même tenté) C’est facile de pointer du doigt sur les je-m’en-foutistes incompétents et de dire que c’est le propre de l’ensemble de la boite, mais c’est souvent innaproprié et injuste envers la majorité.


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