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Francis, agnotologue JL 15 janvier 2009 14:23

Mr Calach, ne me remerciez pas, c’est tout naturel, et c’est moi qui vous rend hommage pour votre geste.

Comprenez bien que je ne dis pas que vous avez tort. Relisez bien ce que j’ai dit au sujet des instrumentalisations : j’ai bien suivi Outreau, et je puis vous assurer que toute la vérité n’a pas été établie, ni au procès, ni en révision.

Voici ce que j’écrivais en 2005 à l’issue du procès en révision : << Conclusion de l’abbé Nielle : " ça s’est bien terminé, un vrai conte de Noël ". Non monsieur Nielle, ça ne s’est pas bien terminé, ça s’est même très mal terminé, une vraie catastrophe, dont les enfants en général, tous ceux qui sont ou seront des enfants authentiquement abusés, sont les premières victimes. Tous ceux dont la parole a ainsi été potentiellement mise en doute, à jamais salie : ce n’était pas la parole de l’enfant qu’il fallait mettre en doute, mais la qualité d’écoute, le professionnalisme, les véritables motivations de ceux qui étaient chargés officiellement de la recueillir ! Et pour ceux là, ça s’est-il bien terminé ? >>

Et encore ceci , le 24/1/2006 dans un mail prémonitoireadressé à Daniel Scnheidermann :

<< Concernant cette affaire d’Outreau, j’ai été étonné, que dis-je, outré d’entendre les acquittés et leurs avocats conclure de leurs mésaventures qu’il est regrettable d’avoir à prouver son innocence alors que l’accusation devrait apporter des preuves de culpabilité. Mais n’est-ce pas ainsi que les choses sont censées se passer ? Personne, sur votre plateau n’a relevé !

Etonnant également de les entendre dire que le juge d’instruction devrait enquêter aussi à décharge ! Mais alors, à quoi l’avocat servirait-il ? Je pense, pour le peu que j’en sais, que ce sont les séries télévisées américaines qui perturbent leur bon sens.

Pourquoi un juge d’instruction chercherait-il des preuves d’innocence ou de circonstances atténuantes ? S’il lui appartient de tenir compte des éléments à décharge dont il a connaissance, il ne saurait en aucun cas chercher une chose et son contraire ! De deux choses l’une, ou bien il y a une accusation fondée sur des présomptions et/ou des preuves de culpabilités, ou bien il n’y en a pas. Dans un cas l’avocat aura à intervenir dans l’intérêt de son client, dans l’autre il n’y aura pas d’affaire !

La justice n’a pas d’argent pour l’employer à innocenter des gens à qui elle n’a rien à reprocher. C’est du simple bon sens. En conséquence elle n’a pas à enquêter à décharge.

Dans cette affaire d’Outreau, ou bien le juge d’instruction a mal fait son travail, ou bien, car il n’était pas seul, d’autres ont ’noyé le poisson’. Quand un employé commet une erreur, on réfléchit avant de fermer la boutique. L’exploitation qui est faite de cette affaire rend suspects tous ceux qui y ont trempé et tous ceux qui demandent, dans ce contexte émotionnel, une réforme de la justice pénale.

Je crois quant à moi, que notre système est bon même s’il est perfectible, et que les apprentis sorciers qui veulent le casser ont des motivations inavouables. La préférence de certains pour une justice que je qualifierais, par euphémisme ici, de libérale n’est pas celle que je suspecte le moins. Si le système américain convient dans un pays où le mensonge est considéré comme le pire des crimes, un pays où l’on n’a que faire de l’aveu, un pays où l’on exécute malgré leurs dénégations véhémentes, des innocents (cf. l’excellent Dancer in the dark, qui est bien plus qu’une fiction) présumés coupables accusés pour la cause, de menteurs, circonstance aggravante susceptible de calmer les consciences, je soutiens qu’il n’est pas adapté à la France.

Je soutiens que, changer dans ce contexte émotionnel, notre système pénal dans le sens qui semble avoir la faveur des plaignants d’Outreau reviendrait à jeter la proie pour l’ombre. Un tel système nous ramènerait au moyen age. >>

Quand je disais plus haut que je n’étais pas le plus moyenâgeux de ce fil… ni dans cette affaire de la réforme de la Justice. Nous sommes loin d’Outreau aujourd’hui, les gens ont oublié. Ceux qui à l’époque, ont chargé la barque du juge d’instruction sont patients, tenaces, ont de la suite dans les idées, l’actualité en fournit la preuve.


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