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En réponse à :


krolik krolik 23 février 2009 15:18

Avec l’explosion d’AZF, je voudrais souligner que le nitrate d’ammonium n’explose pas comme cela, c’est d’ailleurs assez difficile.
Il faut ajouter quelque pour cents de fuel et mettre un détonateur. C’est très utilisé au Canada comme explosif agricole, car c’est un explosif très sûr qui ne démarre pas pour n’importe quelle raison.
Historiquement les accidents qui se sont produits ont suivi des incendies très longs. Car en fait ce n’est pas le nitrate qui explose, ce sont les gaz de décomposition à chaud du nitrate qui se recombinent et qui explosent. La combustion du nitrate longue à démarrer s’auto-entretient toute seule
Cette combustion provoque des fumées rousses très agressives. De fait ça explose au bout de 8 à 12 heures en atmosphère confinée (le cas des bateaux pas exemple). La faute notoire des capitaines des bateaux en feu, c’est de fermer les cales, et d’envoyer de la vapeur, le confinement est amélioré, la vapeur chauffe mieux, accélère le processus de décomposition, et l’eau n’y fait rien 
Mais à AZF, pas de fumée décelée par les personnes qui sont passées quelques minutes avant l’explosion, et le hangar était largement ouvert pour éviter le confinement de gaz explosifs.

En 1940 lors du bombardement de Rouen, des bombes sont tombées sur un hangar de nitrate en fûts de 6 mètres de hauteur, le nitrate a été dispersé par les bombes, mais il n’a pas explosé. De fait le nitrate n’explose pas par "influence", d’ailleurs ce ne sont que 300 tonnes qui ont sauté à AZF, alors que pas loin à AZF, le stockage principal devait être de l’ordre de 3000 tonnes qui lui n’a pas bougé. Un terroriste pour être plus efficace aurait attaqué l’autre stockage.

A St Romain en Jarez par exemple en 2003, quatre tonnes de Nitrate on explosé, mais le nitrate était en sacs sur des palettes. L’incendie du hangar avait provoqué la fusion / fonte de cagettes en plastique, produit carboné fondant/brûlant qui est passé sous les palettes. Le mélange nitrate / produit carboné s’est produit et cela a explosé. Mais il s’était déjà écoulé plus d’une heure entre le début de l’incendie et l’explosion.
Lors de la reconstitution à AZF, les produits pour traitement des piscines dégageaient un tel gaz que la manutention à la pelle a été interrompue, personne ne tenant dans le coin. Alors un mélange accidentel difficile à imaginer.
Par contre il y eu des phénomènes précurseurs "bizarres" des boules de feu, inexpliquées. Alors là on peut laisser libre cour aux imaginations débordantes.
Mais une chose est sûre, et c’est bien la seule : le stock a sauté !!
Il va donc être intéressant de suivre ce qui va se dire lors de ce procès.

Pour en revenir aux autres stockages, la nitrocellulose dans les ballastières, ce n’est rien, elle est bien où elle est, identifiée, localisée, neutralisée.
Par contre il existe un certain nombre de soutes en France, dont on connaît les emplacements mais dont on ne sait pas ce qu’il y a dedans.
Il faut dire que pendant la guerre de 14-18 (celle que je préfère) nos ancêtres ont été très inventifs, ils ont tout essayé en matière de guerre chimique. Des obus contenant des produits strictement inconnus dans des ampoules de verre...Et ces mêmes obus mélangés avec d’autres obus ordinaires dont l’explosif vieilli. le tout dans des caisses en bois bouffées par l’humanité et qui ne sont plus manipulables.
Les volontaires pour descendre dans ces soutes ne sont pas nombreux. Mais cela se fait lentement.
La dernière information que j’ai eue à ce sujet disait qu’il y en avait encore pour au moins 500 ans au rythme ou cela avançait.

@+


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