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En réponse à :


Emmanuel 5 mars 2009 16:08

@ Annie


Vous pourrez trouver ici une analyse du micro-crédit appliqué notamment aux femmes par un spécialiste du développement dont je cite un extrait :

"Cependant, la question est plus complexe. D’une part, les femmes sont loin d’être toutes dépourvues d’accès à des liquidités monétaires. D’autre part, s’endetter, avant d’éventuellement s’enrichir, c’est s’appauvrir. Enfin, derrière l’aspect charitable ou égalitariste du micro-crédit pour les femmes, les banques escomptent surtout d’énormes profits. A ce sujet, on se référera avec profit au passionnant travail d’Hedwige Peemans Poullet (Peemans Poullet, 2000). Celle-ci montre bien d’abord qu’il existe dans le monde un ensemble de systèmes d’épargne traditionne à vocation sociale et sans intérêts, souvent gérés par des femmes —notamment en Afrique sous la forme des Tontines—, qui leur permettent de disposer d’argent liquide quand elles en ont besoin. Il n’est pas innocent de présenter les femmes —du Sud— comme des victimes passives qui attendent la main tendue qu’un banquier généreux s’intéresse à leur sort. Les micro-crédits accordés aux femmes, par contre, sont souvent assortis de taux d’intérêt élevés, parfois plus que les taux du marché comme dans le cas de la Grameen Bank. Or, toutes les études le prouvent : les femmes sont d’excellentes débitrices, capables de se saigner à blanc pour rembourser les prêts. C’est pourquoi Peemans Poullet souligne que les principaux bénéficiaires de ces micro-crédits sont plutôt à rechercher du côté des banques, qui espèrent ainsi drainer à leur profit au moindre risque les sommes considérables que génère l’épargne traditionnelle. Elle souligne également que la Grameen Bank, qui fait par ailleurs campagne pour la privatisation des services publics et la disparition de la protection sociale au Bangladesh, réutilise aussitôt l’argent gagné pour investir dans de très lucratives assurances de santé, d’éducation et de retraites. Ce n’est sans doute pas un hasard si d’autres fervents défenseurs des privatisations (en particulier les Etats-Unis et l’AID, déjà évoquée) appuient avec enthousiasme les politiques de micro-crédits".






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