Je vous trouve dur avec votre ami. Vous semblez prétendre qu’il refusera peut-être de s’adapter à la nouvelle situation. Il n’aura pas le choix. Il a l’avantage de pouvoir vivre maintenant à visière levée. Sa cavale est terminée. Son rôle d’éducateur est terminé. Dans quelques années, il y aura les petits-enfants qui vont venir ensoleiller la vie de Catherine. Et de Xavier, aussi. Les deux fils Fortin ne voudront pas faire vivre à leurs enfants ce qu’ils ont vécu. Moi, je parie sur l’amour. L’amour, monsieur, c’est la seule chose sur terre qui peut changer la merde en chocolat. Je suis peut-être naif. Mais je suis heureux. Et je souhaites à tous d’être plus heureux que moi. À commencer par ces gens dont j’avais très peu entendu parler avant de lire votre article. Je comprend Le Manu quand il dit que nous sommes un peu-beaucoup voyeurs aujourd’hui. À mon sens, il y a pire qu"être voyeur, c’est d’anticiper l’échec d’un retour à la normal, de souffler l’oxygène à des gens qui en ont besoin, de juger, de condamner, de miner l’avenir. Si nous ne pouvons pas être une épaule, ne soyons pas un poing.