N’exagérons rien !
Il est de bon ton en ce moment de « dévaloriser » les décisions prises en AG. Je peux vous dire exactement le contraire de ce que vous écrivez à la vue des 2 AG auxquelles j’ai assisté récemment, et où les étudiants de la fac côtoyaient les profs, les maitres de conf. et les chercheurs, et où je n’ai pas eu l’impression de voir d’éléments extérieurs en masse en tous cas (peu de visages inconnus !).
Il se trouve en effet que ce mouvement revendicatif « énerve » beaucoup l’Elysée et le Ministère (Mme Pécresse est en campagne). Tout est donc bon pour le décrédibiliser, en dépit de sa légitimité. Sur le fond, votre article est caractérisitique de cela : les AG ne seraient pas représentatives, les étudiants sont « pris en otages » (ce terme me fait toujours « rire » car j’ai failli être pris en otage une fois, et je peux assure quiconque que ne pas avoir de cours ou de bus n’a rien à voir avec une prise d’otage !), etc.
Dans le même sens que votre intervention, les présidents d’universités pro-réformes ont organisé des votes électroniques Pour ou Contre la reprise des cours. Curieusement, alors que des AG de 300 ou 500 personnes ne sont pas rares, certains de ces votes qui devaient théoriquement concerné l’ensemble des étudiants et personnles n’ont donné lieu qu’à une participation équivalente (300 à 700 votants), avec des résultats systématiquement en faveur de la reprise ds cours. Or ces « consultations » ont été organisées de telle sorte que des délais très courts ont été imposés (informations le lundi par email pour un vote le mercredi par exemple), y compris pour le vote (4 heures sur une journée). De plus, ces mêmes présidents ont refusé aux syndicats de communiquer la liste de diffusion des emails, et le liste des votants (et pas la liste de leurs vôtes bien sur !). En bref, il est impossible de savoir qui a vôté et quels ont été les moyens de contrôle de la sincérité du résultat...
Mais qu’impote, le tout est de démontrer que ce mouvement, PLUS IMPORTANT EN VOLUME ET EN DUREE QUE MAI 68, et sans équivalent dans l’histoire de la recherche et de l’enseignement supérieur en France est illégitime, et mené par des irresposables prêts à tous pour imposer leur décision de façon soviétique (ce dernier mot sort de la bouche président de la république s’exprimant le 22/1 au sujet des chercheurs...).