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Marianne Marianne 22 avril 2009 08:51

Continental, Caterpillar, Molex, la colère monte et les évènements se précipitent.

Aussi, est-il prématuré d’affirmer que cette année 2009 ne sera pas celle d’une Révolution tant le ras-le-bol grandit.

Après avoir endommagé la sous-préfecture de Compiègne pour protester contre l’inaction du gouvernement dans cette affaire, les 1128 salariés de l’usine de Clairoix se rendent jeudi à Hanovre pour manifester avec leurs collègues allemands devant le siège du groupe où se tiendra l’assemblée générale des actionnaires.

Dans les universités, les assemblées générales se multiplient et la ronde infinie des obstinés n’en finit pas de tourner...

L’appel des appels regroupe de nombreux professionnels de la santé, de la justice, de l’éducation qui en ont assez des restrictions budgétaires et des choix gouvernemantaux allant à l’encontre de la qualité des services publics.

Il recherche la convergence entre ces différents corps de métier...

http://karimsarroub.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/01/09/appel-des-appels.html

La journée du 1er mai pour laquelle 8 syndicats appellent à manifester de façon unitaire devrait être historique.

Extrait du texte de Sophie Wahnich :

« Le mot d’ordre qui circule  »nous ne paierons pas votre crise«  met en évidence cette division sociale entre un »nous« , les opprimés, et un »vous", les oppresseurs. Mais elle a surgi également dans l’enceinte de Sciences Po Paris. Des étudiants de l’université étaient venus chercher des alliés dans cette maison. Ils ont été éconduits et parfois insultés, qualifiés de futurs chômeurs dont les étudiants de Sciences Po auraient à payer le RMI. Cette violence symbolique traverse déjà donc différents segments de la société et ne peut qu’attiser la rébellion de ceux qui se sentent ainsi bafoués par une nouvelle morgue aristocratique. Les étudiants venaient chercher des alliés, ils ont rencontré des ennemis.

Mais le « nous » des opprimés n’est pas constitué uniquement des précaires, chômeurs, ou futurs chômeurs, il est constitué des classes moyennes qui sont précarisées, des classes lettrées qui manifestent et se mettent en grève pour défendre une certaine conception de l’université et des savoirs. Il est constitué de tous ceux qui, finalement, se sentent floués et réclament « justice ». A ce titre, les mouvements sociaux de cet hiver et de ce printemps sont déjà dans la tentation naturelle de refaire 1793. Ils veulent plus de justice et pour l’obtenir affirment que, malgré les résultats électoraux, ils incarnent le souverain légitime.

Une loi, aujourd’hui, a été votée pour agrandir cette classe d’ilotes, mais le gouvernement refuse que l’impôt sur les immenses richesses puisse venir en aide aux « malheureux ». Le pacte de la juste répartition des richesses prélevées par l’Etat semble avoir volé en éclats quand les montants des chèques donnés aux nouveaux bénéficiaires du paquet fiscal ont été connus : les 834 contribuables les plus riches (patrimoine de plus de 15,5 millions d’euros) ont touché chacun un chèque moyen de 368 261 euros du fisc, « soit l’équivalent de trente années de smic ». Une dette de vies.

Lorsque Jérôme Cahuzac, député du Lot-et-Garonne, affirme qu’il est « regrettable que le gouvernement et sa majorité soient plus attentifs au sort de quelques centaines de Français plutôt qu’aux millions d’entre eux qui viennent de manifester pour une meilleure justice sociale », il retrouve en effet le langage révolutionnaire. Ainsi le cahier de doléances du Mesnil-Saint-Germain (actuellement en Essonne) affirme : « La vie des pauvres doit être plus sacrée qu’une partie de la propriété des riches. »



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