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Gil (---.---.93.79) 5 janvier 2006 11:14

Je vois à la lecture de l’article et des réactions que cette question de « l’étranger » soulève bien des passions... Reprenant certaines idées abordées ici, je me propose quelques questionnements :

1) Effectivement « l’étranger » en réfère à « l’identité » : qui sommes-nous ? Qu’est-ce qui aujourd’hui peut définir ce qu’est un « français » ? Qu’est-ce qui défini la communauté des français ?

2) Comment peut-on s’identifier à l’autre et se dire : voilà ce qui nous rassemble et qui défini mon identité ? Sauf à considèrer par exemple que tous les français sont des descendants d’immigrés et que nous aurions donc ce passé commun qui nous rassemble, je ne vois pas bien le socle culturel commun d’un chinois, un africain de l’ouest, un maghrébin... intégrer un pays, s’est avant tout intégrer ses valeurs et le respecter.

3) on demande sans arrêt aux français « d’intégrer » les étrangers et d’être tolérants vis-à-vis de diffèrences comportementales... on entend « on les a fait venir, il faut maintenant assumer ». Curieuse tentative de culpabilisation. Qui a fait venir ces travailleurs immigrés, les français... ou seulement certaines entreprises qui avaient à un moment donné besoin de main d’oeuvre parlant français et à bas coût ? Je ne pense pas que les citoyens français à qui l’on demande aujourd’hui de supporter les conséquences d’une immigration aussi mal préparée et gèrée aient jamais eu leur mot à dire à ce propos.

3) On se retrouve donc dans une situation ou les points de vue de chacun, bien qu’opposés, sont légitimes. L’indigène ne sait plus vraiment ce qui le défini, d’où une crise identitaire, et l’immigré ou son descendant qui se sent légitimement français en ayant le sentiment de ne pas être reconnu comme tel (discrimination).

4) A partir de là, toutes sortes d’opinions quant à la manière de gèrer les problèmes qui en découlent, des plus angéliques du style « on est tous des frères », « la diffèrence est (forçément) une richesse et un apport »... aux plus extrêmistes du genre « ils faut foutre les étrangers (ou considèréss comme tels ) dehors ». Dans un cas comme dans l’autre, c’est la catastrophe !

5) On entend encore : « pour payer les retraites de demain, il faut faire venir massivement des étrangers en France », une logique purement comptable dont le citoyen est exclu, et les problèmes qu’on ne sait pas résoudre aujourd’hui multipliés par x...

6) Enfin, bien trop facile de stigmatiser « l’étranger » pour s’éviter une véritable réflexion économique et sociale à l’échelle de la planète ! Cet « étranger » que l’on intègre ou que l’on rejette, a-t-il vraiment eu le choix de venir en France ?

7) Un peu de compassion et d’empathie peut aider dans ce débat. Tout cela est circonstanciel et le français est peut-être l’immigré de demain qui va devoir aller trouver du travail en ... Asie !

8) Certes, il existe le modèle sociétal américain où co-existent sur un même territoire des ghettos dans lequels chacun garde ce qui fait son identité culturel. Est-ce que ce modèle est constitutif d’une « identité » nationale ? Est-il compatible avec les fondements de la république ?

J’arrête là ces quelques pistes de réflexion...


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