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abelard 25 mai 2009 20:14

Et si on profitait de cet article pour débattre vraiment de cinéma ?
Il y a tellement de choses à dire, sérieusement cette fois...

Tout d’abord, il n’est pas vrai de dire que le cinéma français est financé par nos impôts. Par la redevance oui en ce qui concerne le soutien (en pré-achat) à la production des films. Mais c’est une toute petite part.
L’argent redistribué par le CNC provient d’une taxe sur le prix des billets vendus. Ce sont donc les spectateurs qui financent le cinéma français, même les inconditionnels du cinéma américain.
Ce mode de redistribution peut être jugé injuste, agacer, scandaliser même (en ce qui me concerne), mais on ne saurait lui dénier une véritable efficacité. Il suffit de discuter avec des cinéastes étrangers pour se rendre compte de la chance que nous avons : la France a pu préserver son cinéma national à la différence de la plupart des pays écrasés par la machine américaine.

Mais vouloir que ce système se perpétue n’implique pas l’absence de critiques. Avec le même argent on pourrait faire beaucoup mieux.

Comment ?

En changeant tout d’abord les règles du CNC.
Il faut savoir que ce « bidule » est sous la coupe des mêmes gens poursuivant le même objectif depuis des lustres : la préservation d’un seul genre de cinéma, celui qui a été consacré une fois pour toute par les bandes mou des cahiers du cinéma, la « nouvelle vague » qui depuis cinquante ans n’en finit plus de crever.
Ils ont réussi au delà de tout espoir, ne finançant au bout du compte que les films des copains et des fils et filles de copains. Ils ont réussi même à faire exister un nouveau genre : le film français.
Comment reconnaitre le genre film français ?
Facile : le sujet doit être « Jai trente ans, dois je me marier ? », « J’ai trente ans et habite le 6ème, dois je dire zut à papa ou maman ? »
Plus le film est mal écrit et prétentiard, plus il est acclamé par les copains du CNC.

Il y aurait une chose très simple à faire pour éviter ce copinage qui finira par mettre par terre ce système bénéfique : recruter de vrais lecteurs (de ceux qui savent lire un scénario et qui ont la culture nécessaire pour en juger l’intérêt) et rendre les scénarios anonymes afin que l’on décide du financement d’un projet et non pas d’un « copain ».

L’intérêt d’un tel nouveau système est de permettre la diversification du cinéma français, de le sortir du ghetto cucul dans lequel il s’est fourvoyé sous la pression des critiques férus de la « Nouvelle vague ».
On a parlé ici de la force du cinéma italien de la grande époque... Mais c’est justement parce que le cinéma italien de la grande époque était multiple, divers, varié qu’ill avait cette puissance.
Pensez donc on pouvait passer du drame avec Rosselini, Visconti et De Sica à la comédie énergique à la Risi, Monicelli ou Scola. Du cinéma poétique et politique avec Pasolini au cinéma visionnaire de Fellini. De l’horreur avec Argento et Bava au western avec Leone. Du Péplum aux films engagés de Rosi ou Cavani... Et j’en oublie tellement, sans compter que tous ces réalisateurs ne se laissaient pas facilement enfermer dans un genre. De Sica a réalisé des comédies, Risi des drames, Fellini des comédies, Monicelli des films politiques etc...
Aujourd’hui le cinéma français, même s’il a au moins le mérite d’exister ne produit que des films d’un seul genre : des films français.

En ce qui concerne, pour finir, le cinéma nordique, prendre Bergman pour exemple du cinéaste ennuyeux est vraiment injuste.
D’abord parce que ce brave Ingmar a réalisé des comédies (eh oui) très réussies. Ensuite parce que la plupart de ses films ne sont pas chiants du tout...
Mais c’est vrai que le « Septième sceau » est un contre exemple. Malgré quelques scènes de comédie très percutantes c’est un film raté, long et ennuyeux, symbolique et bavard...

Alors oui, finalement, je préfère certains Max Pécas (où il y a toujours des jolies filles) à ce Septième sceau qui pète plus haut que son cul.


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