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ffi ffi 16 juin 2009 01:09

Merci pour les compliments.
Je suis sur votre ligne sur l’immigration. Mon couplet n’est qu’une version allongée complémentaire de la votre, qui est élégamment ramassée et fort bien tournée :

 " Il n’y a aucune critique vis-a-vis des étrangers. Comme nous , ils sont les pions que les politiques avancent pour mener à bien leur projet de gouvernement mondial. Pourquoi en vouloir à des pions. Autant en vouloir à ceux qui s’en servent. « 

Ma critique ne portait pas sur un aspect » ancien régime « , mais sur le fait que je suis dubitatif envers le prémisse de votre réflexion.

  » un peuple qui élit un gouvernement l’élit pour pérenniser un système fondé sur des valeurs et des croyances communes "

Ce n’est peut-être qu’une question de formulation, mais cela me semble dessiner une vision de la nation trop conservatrice à mon goût. Certes, tous les candidats essayent de faire croire qu’ils sont à l’image des valeurs inaltérables du pays, mais ils tentent également de faire croire qu’ils peuvent incarner l’avenir et le changement.

Comme je l’ai écrit plus haut, la nation, d’un point de vue étymologique, ne porte pas de valeur en soi (du moins en ligne directe), il s’agit de l’ensemble des gens nés sur un même territoire politique. C’est l’ensemble des voisins. La nation Yougoslave par exemple n’était pas fondée sur des valeurs ethniques ou religieuses, mais par la simple conscience de vivre dans un même lieu et de la nécessité de s’associer pour pouvoir être souverain. Tel est le cas au Liban et dans tout les pays contenant des minorités culturelles qui s’entremêlent.
Je vois plutôt la nationalité comme un lien transcendant de ces frontières culturelles.

Ce serait déjà une atteinte à la liberté que de naître avec des valeurs imposées.

Ceci dit, il est bien évident que le fait de vivre dans un lieu, nous y attache, et que l’on se prend assez naturellement à aimer l’héritage qui s’y trouve. Il y a aussi des liens qui se créent entre les voisins, des échanges, des amitiés. Ceux-ci sont enracinés dans l’héritage commun, et ils refleurissent à leur manière à chaque génération.

Emmanuel Todd a bien montré la passion égalitaire Française, très ancienne, depuis le haut moyen-age. Ce sont des tendances très puissantes.

Selon moi, il y a plutôt une continuité des modes de vie, largement inconscient, plutôt qu’un souci exclusif de conservation de valeurs, le souci étant plutôt attaché à construire l’avenir

En effet, qui peut prétendre décréter ses valeurs au peuple ? De quel droit ? Lesquelles ? Les valeurs du peuple ne sont pas l’enjeu des élections politiques. Les valeurs du peuple décident en sous-terrain de qui sera élu, mais celui qui est élu n’a rien a dire sur les valeurs du peuple, tant qu’elles sont légales. Tout au plus peut-il insuffler un exemple, une inspiration. Pas besoin de révolution culturelle en France !

C’est pourtant ce qui s’est passé depuis 68, le marché s’est insinué dans la transformation des coutumes populaires, à force d’argent. Cela a profondément manipulé le peuple, en premier lieu la jeunesse, de manière hypocrite, à une hauteur insoupçonnée, ce qui est en soi un véritable scandale démocratique et devrait interroger chacun sur la sincérité de notre vie sociale et politique actuelle (si il en reste une). J’espère toujours que les gens finiront par s’apercevoir que tout cela n’est basé que sur des sophismes, que cela aboutit à une société où le plus fort est vénéré, le plus riche adulé, l’objet idolâtré, la passion glorifiée, tandis que les valeurs humaines tel l’amour, la patience sont ringardisés. En terme chrétien, ce type de société pourrait être qualifiée de sataniste. Selon les conceptions chrétiennes, cela aboutira à la décadence. En théorie des jeux, cela correspond à un phénomène de triche (prise systématique de gain (analogique de jouissance) immédiat). La généralisation de la triche dans une population finit par la rendre de moins en moins efficace (voir le roman d’un virus tricheur). Ceci pour apporter une confirmation scientifique à la doctrine de l’église (et d’ailleurs de toutes les doctrines des civilisations qui ont pu durer un tant soit peu).

Je ne suis pas pour un gouvernement mondial. Je ne souhaite pas traverser l’atlantique pour discuter avec mon député. Je suis pour que les voisins se gouvernent eux-mêmes, selon des principes moraux qui puissent établir une prospérité durable. Je me sens français, je n’ai pas envie de changer de nation.

Dans la situation actuelle, je penche pour le protectionnisme, avec souveraineté monétaire à la nation, afin que celle-ci puisse émettre des crédit publics - sans intérêts - afin de constituer des biens communs sous forme de services publics, d’infrastructures publiques, voire d’usine de productions publiques, partout où le marché fait défaut en matière de besoin. Je peux envisager que ces droits aux crédits publics soient répartis entre les différents niveaux de l’exécutif, comme je l’ai exprimé plus haut, afin que les projets soient en phase avec les attentes des citoyens.

De mon point de vue, la nation ne porte pas de valeurs spécifiques, elle transmet un héritage source à la fois de bons et de mauvais exemples entre lesquels il faut opérer un tri. Ce tri devrait se faire, selon ce qui est l’intérêt de chacun, c’est-à-dire pour l’avenir des générations futures. Peu ou prou, comme l’histoire universelle le montre, les meilleurs choix politiques sont toujours de l’ordre du Beau, du Vrai, du Bien et de l’Honnête ; le Laid, le Faux, le Mal et la Triche n’ayant jamais rien apporté de durable, hormis des rancunes tenaces et des antagonismes sociaux.

Ceci devant toujours être sous-pesé par un esprit critique aiguisé.


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