@ Fouadraiden

Apropos de la façon dont peuvent être traités médiatiquement certains évènements et de la hiérarchisation de ceux ci.

Vous évoquiez la jeunesse chinoise et, je l’imagine, les manifestations, il y à vingt ans, qui eurent lieu sur la place Tien An Men.

Cet évènements a été à l’époque abondamment couverts par la presse occidentale, qui rêvait d’un changement de régime, non pour des questions relatives aux Droits de l’Homme dans ce pays.. mais plutôt pour un changement possible concernant le droit d’investir librement pour les multinationales dans un pays à fort potentiel..

L’évènement fut donc abondamment disséqué, analysé et jugé d’importance.. comme une possible victoire de la « démocratie » (entendons toujours ici « la levée des barrières protectionnistes de la Chine Populaire » redues possibles par un éventuel changement de régime ).

La répression du mouvement étudiant qui s’ensuivit fut présentée dans nos contrées comme monstrueuse..

Il y a peu, commenté sur un documentaire par Alexandre Adler, peu enclin à un soutien aux régimes « communistes », annonçait un chiffre de 300 morts durant le dégagement de Pékin par les forces du Ministère de l’Intérieur chinois.

300 morts, 300 tragédies individuelles..

Mais combien la population chinoise comptabilise-t-elle d’individus ?

Ce chiffre est à comparer avec d’autres bilans, moins commentés et commémoré par nos médias.

La répression policière à Paris d’une manifestation pacifique obtint, une nuit d’octobre 1961, le même score : 300 morts.. rapporté à une population française de quelle taille ?

Ce chiffre, tout comme celui de Tien An Men, fait l’objet de discussions, selon l’inclination politique des historiens, mais il prête à réfléchir..

Tout comme le bilan de deux coups d’état qui furent salué dans nios journaux comme le rétablissement de l’ordre face au chaos : la prise de pouvoir en 1973 au Chili par la clique du génral Pinochet un 11 septembre 1973 et celle du général Evren en Turquie en septembre 1980..

Combien de morts, dans les deux cas, lors de la première journée de répression ?

Cela dit, concernant l’Iran, il ne fait que peu de doutes que le scrutin ait été largement « arrangé » au bénéfice d’Ahmadinedjad mais Mousavi ne me semble guère répondre, en terme de rétablissement de la démocratie, aux espoirs que l’on fait miroiter par ici..

L’iran, à mon sens, a raté deux occasions historiques : en 1953, lors de l’éviction de Mossadegh par la CIA, prélude à la longue dictature sanglante qui précéda l’agonie du régime des Shahs et à la mainmise occidentale sur les ressources naturelles de l’Iran. 

Puis en 1979, lorsque la gauche iranienne fut balayée par l’irruption des religieux, par un ayatollah précieusemment protégé par la France et son ministre de l’Intérieur de l’époque, un certain Michel Poniatowski, par ailleurs et accessoirement membre de la « World Anticommunist League »..

gAZi bORAt