Difficile de définir le « bobo », si
ce n’est comme la personnification de l’idéalisme-romantisme stérile dans une
société post-héroïque.
Le « bobo » figure emblématique de
la forteresse Occident, comme les télé-philosophes et autres producteurs
de prêt-à-penser qui derrière les murailles de ce grand parc d’attractions tout
dévoué à l’Individu et à la Consommation, imaginent le Réel plus qu’ils ne l’expérimentent.
S’enfermant dans une lutte des causes
remplaçant la lutte des classes, ils fonctionnent par la pensée-réflexe plus
que par la réflexion, et s’enferment dans le Particulier, essayant vainement de
retrouver cet instinct de l’Universel qu’un Occident post-industriel ne connaît
plus.
Individus « clones-consommateurs » de
cette anti-culture de Contrôle et Conditionnement propre à ce cocon sécurisé et
confortable qu’ils appellent le Monde Libre, leurs singularités disparaissent
derrière des particularités modelées et formatées, des comportements traçables
et rentables, ne connaissant plus le sens de l’Expérience du Réel, du Monde, de
Soi, de l’Autre, ils tentent pathétiquement dans des causes particulières de retrouver
le sens du mot Progrés, qu’intuitivement ils sentent être l’essence de l’Histoire
humaine. Progrés qui ne se conjugue plus que sous ses formes économique et
technologique dans une société où la dépolitisation de l’Economie a neutralisé
le Politique, où la Culture se meurt peu à peu, où le Réel est devenu Décor.
Bref…une société où le sens du Collectif, de la
Communauté humaine disparaissent derrière les revendications particulières,
prévisibles et orientables, fashion et sous franchise ; derrière des individus
devenus clones se réfléchissant mutuellement à l’infini…Nos contemporains, nous…les
« bobos » ne sont dés lors que « minorité visible » au cœur
de foules translucides.
Question : doit-on considérer les
habitants du Monde Libre comme prisonniers de leur forteresse et souhaiter leur
libération ou aider à leur libération ?
Cordialement,