@Mohamed Pascal Hilout,
Le problème de votre « bonne foi » est que
celle-ci se nourrit de raccourcis historiques assez saisissants. J’en
veux pour exemple votre propos sur au les empires coloniaux considérés
comme des vecteurs de l’esprit critique à l’égard des religions.
En effet, dès que l’on s’intéresse un peu à l’Algérie française, on
comprend vite que le premier souci de l’Etat français n’a pas été
d’affranchir les « indigènes » de l’emprise religieuse comme vous le
laissez entendre. Au contraire, le pouvoir colonial n’a eu de cesse de
rechercher le caution des confréries religieuses musulmanes pour
asseoir sa domination, tout ceci en reprenant en les adaptant au
contexte régional les « recettes » gallicanes (ingérence dans la
désignation des religieux influents, création d’une dépendance
économique des religieux vis-à-vis du pouvoir civil, notamment par
l’appropriation des biens habous, etc...).
Or si je devais
adopter votre conception si personnelle de ce qu’est la « bonne foi », je
serais contraint d’en déduire, à l’aune d’une expérience coloniale de
plus d’un siècle en Algérie, que la République - et par suite les
républicains - est par définition incapable d’appliquer sereinement le
principe de laïcité à l’Islam puisqu’elle a au cours de cette période
toujours fait primer l’opportunisme politique sur le devoir de
neutralité confessionnelle de l’Etat.
Tout cela n’aurait bien
évidemment pas grande valeur scientifique, mais gageons que je pourrais
néanmoins trouver suffisamment d’intégristes algériens pour vanter les
mérites de mon « analyse ».
Ceci étant précisé, j’attends toujours que vous donniez suite à notre conversation laissée en suspens ici.