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finael finael 29 juillet 2009 13:38

Il y a d’abord les chiffres : « 40 millions » d’esclaves exportés.

Citons un extrait du site historique « Hérodote »

http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=15

"Pendant les trois ou quatre siècles qu’a duré la traite atlantique, l’historien Hugh Thomas estime à :

- 4,65 millions le nombre d’esclaves transportés par le Portugal (la colonie portugaise du Brésil faisant office de plaque tournante vers le reste des Amériques),
-2,60 millions d’esclaves transportés par la Grande-Bretagne,
-1,60 million d’esclaves transportés par l’Espagne,
-1,25 million d’esclaves transportés par la France,
-0,5 million d’esclaves transportés par les Pays-Bas,
-0,1 million d’esclaves transportés par les États-Unis.
La traite atlantique, du XVème au XIXème siècles, a concerné un total d’environ onze millions d’Africains, en majorité des esclaves de naissance vendus par les chefs africains ou les marchands arabes.
La traite orientale, organisée par les musulmans vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à travers le Sahara et l’océan Indien du VIIIe au XIXe siècle, a concerné quant à elle 17 millions d’Africains".


Il est par ailleurs à noter que les conflits et rivalités entre ethnies et tribus alimentaient un esclavage « interne » qu’il est très difficile à évaluer.

N’oublions pas non plus que l’Afrique noire fut un réservoir d’esclave depuis la plus haute antiquité, des siècles, voire des millénaires avant notre ère assyriens, égyptiens, romains entre autres y trouvaient de la main d’œuvre.

Notons aussi que la France reste un partenaire mineur de cette traite. Il est étonnant que ce soit un pays où se font entendre aussi souvent et aussi bruyamment les « sanglots de l’homme blanc ».

Autres remarques :

- En 1400 l’Europe eût été bien en peine de pratiquer la traite : Le golfe de Guinée (la « côte des esclaves » portugaise) atteint en 1430, le « nouveau monde » découvert en 1492, la traite, telle qu’elle est décrite ne peut commencer que dans le courant du XVIème siècle (vers 1550 quand la maladie a décimé les indigènes d’amérique du sud). C’est le XVIIème siècle (1601 - 1700) qui fut le sommet du commerce du « bois d’ébène ».

- L’évaluation de la mortalité pendant les traversées : Les négriers avaient tout intérêt à ce que leur cargaison arrive le plus vite et dans le meilleur état possible. Les évaluations se font sur la base des pertes chez les marins, obligés, eux, de prendre des ris dans les huniers en pleine tempête … ce n’est pas le lieu de décrire la marine de ces époques mais ces évaluations ne reposent sur aucune donnée fiable.

Les européens n’ont pénétré que très tardivement à l’intérieur du continent noir (fin du XIXème siècle) qui était à l’époque une « tache blanche » sur les cartes (il n’y avait ni satellite, ni avion, ni radio ni téléphone, …). Ils y ont « colonisé » des populations qui n’avaient jamais vu d’hommes blancs et il est facile de prouver que colonisation et esclavage n’ont rien à voir, en Afrique tout au moins.

Et c’est le « sous développement » de l’époque qui a permis ces explorations puis « colonisation » faite de traités passés avec les chefs locaux. Les carnets de mon arrière-grand-père qui participa à deux de ces expéditions de 1891 à 1893 (5200 km à pied) et qui ne mâche pas ses mots à l’égard de l’attitude des blancs reflètent une réalité passée aujourd’hui sous silence ou carrément oubliée.

Aussi relier ainsi colonisation et sous-développement me semble relever de la polémique stérile, qui ne résoudra rien et qui se base sur des approximations plus que douteuses au niveau factuel.


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