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Emmanuel Guillot Emmanuel Guillot 10 août 2009 18:57

Bonjour, M. Xavier,

Merci pour votre réponse structurée, argumentée et qui permet d’alimenter le débat.
Concernant les préoccupations des auteurs, mon estimation personnelle est que votre réponse est juste à environ 98%. Mais pour le 1 à 2% restant, il s’agit d’une nouvelle catégorie d’auteurs/éditeurs qui est en train d’émerger pour deux raisons :
- l’autoédition mène souvent à l’édition (pour prendre l’un des exemples les plus célèbres, on peut parler de la bande dessinée et d’Uderzo qui avait fondé les éditions Albert René)
- avec l’émergence de nouveau prestataires de services comme lulu.com ou thebookedition, on a de plus en plus d’auteurs autoédités. Un article du Monde en faisait état récemment.

Je n’aurais pas écrit cet article si le modèle économique que je soutiens relevait simplement de l’utopie : il existe déjà et fonctionne depuis plusieurs années. Ainsi l’éditeur Rivière Blanche parvient-il, à reverser 50% du produit des ventes, moins les frais d’impression, à ses auteurs. Comme vous pouvez le constater en suivant ce lien : http://www.riviereblanche.com/infos.htm#PRIX , l’éditeur n’imprime qu’à la commande et ne gère pas de stocks. Néanmoins, il a un petit réseau de diffusion (14 librairies), la contrepartie étant que ses livres sont de 4 à 5 euros plus chers que ceux de la concurrence.

De nombreux éditeurs se servent aussi de l’impression numérique, mais utilisent de petits stocks de 50, 100 ou 200 livres. Quand je vois la différence entre ces derniers éditeurs et Rivière Blanche, je la trouve vraiment minime. D’autant que les petits éditeurs auxquels je pense n’ont pas un réseau de diffusion plus étendu ! Et ils ne font pas plus de salons non plus. En revanche, les différences entre les contrats des uns et des autres sont énormes. Je ne vais pas ici m’étendre sur le contrat de Rivière Blanche, ou d’autres éditeurs qui ont suivi ce bel exemple comme Voy[el], mais vous aurez compris à la marge consentie qu’il sont beaucoup plus favorables aux auteurs.

Après, quand l’investissement devient réellement important, que l’on sort des petits tirages et de la petite diffusion, que les éditeurs veuillent faire signer à vie pour revendre les droits le cas échéant, je peux le comprendre. Mais il ne faut pas oublier que la durée de vie d’un livre en librairie étant en moyenne de deux mois, le tirage initial comme la volonté de diffusion sont très importants à prendre en compte pour l’auteur par rapport au type de contrat.

Pour les libraires qui souhaitent s’équiper de machines d’impression à la demande, je partage en partie votre analyse : l’investissement de départ est dissuasif et le travail que demande le métier d’éditeur, ajouté à celui de libraire, demanderait de pouvoir se dédoubler. Cependant, si les nouvelles technologies doivent s’incliner devant la logique économique, elles peuvent rendre le métier d’éditeur plus « propre » : si un jour on ne pouvait fabriquer que les livres commandés par les lecteurs, ou s’approcher au plus près d’une correspondance entre le nombre de livres fabriqués et le nombre de livres achetés, il y aurait réellement matière à progrès. Mais on en est très très loin bien sûr.

Enfin, les solutions que vous envisagez à la fin de votre commentaire me semblent intéressantes. Mais je crois que nous sommes tous les deux conscients de l’extrême difficulté de les mener à bien. Je suis persuadé en tout cas que l’Etat aurait un rôle à jouer pour subventionner des éditeurs plus propres, pilonnant en moins grand nombre, quitte à répartir de manière différente les aides déjà existantes.


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