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pingveno 14 septembre 2009 17:46
« Donc ce n’est pas « ma » grammaire.  »

J’employais « votre » en direction des locuteurs du Kotava, pas de vous en particulier. Mais d’accord j’aurais peut-être dû utiliser un autre terme.

"- euphonie vocalique : tel quel cela peut apparaître inutile, [...], mais surtout cela donne une « musicalité » et une variabilité auditive qui est comme les sauces réussies, un vrai goût. « 

Oui, tout dépend si on veut créer une langue comme un exercice de style (cas de Toki Pona, citée plus haut) ou une langue auxiliaire internationale. Dans le deuxième cas il semble que la simplicité doit être une priorité absolue. Après en effet les partisans de l’espéranto, de l’ido ou de Kotava se distinguent sur ce qu’ils considèrent comme simple ou non, ou pour qui. Mais j’espère au moins que sur l’objectif nous sommes d’accord.

C’est pourquoi toute règle qui n’est pas destinée à modifier le sens de la phrase (lever une ambiguïté par exemple) doit devenir optionnelle (cas de l’élision en espéranto, pour le Kotava je ne sais pas) pour que le débutant puisse avoir dès le début une image de simplicité en pouvant s’exprimer de façon correcte sans elle.

 »beaucoup de langues ont des systèmes peu ou prou d’harmonie vocalique« 

Oui. Mais même remarque : toutes n’ont pas vocation à se répandre. Quand je choisis d’apprendre une langue ces règles en sont une partie et je ne les contournerai pas pour céder à la facilité.

 »- l’accusatif de l’esperanto, je ne l’aime pas comme beaucoup. Non pas sur son intérêt intrinsèque, j’en suis d’accord avec vous, mais plus parce qu’il aurait été tout autant pu être rendu, et de façon plus cohérente par rapport à tout le reste de la langue, au moyen d’une préposition spécifique « 

C’est une possibilité en effet, qui existe d’ailleurs pour certains usages de l’accusatif en espéranto (en théorie on devrait pouvoir tous les remplacer par »al" mais ça n’est pas l’usage).

Remarquez cependant que quand d’autres reprochent l’accusatif à l’espéranto ce n’est pas du tout pour la même raison que vous, ce serait plutôt l’inverse : ils jugent que mettre un nom après un verbe est suffisant pour en faire un complément d’objet. Sauf qu’il s’agit alors de rappeler la structure des langues latines ou de l’anglais. Donc l’approche inverse de la vôtre. C’est cohérent.

"- les marques personnelles du Kotava : les 7 personnes (y compris un nous exclusif) utilisent des désinences spécifiques sur le radical verbal. En situation nominative (sujet), on n’emploie pas les pronoms personnels, ce qui revient à peu près à la même chose qu’avoir un radical fixe et obligation de présence des pronoms. « 

ça ne revient pas tout à fait à la même chose car la forme nominative du pronom, même réservée à des usages exceptionnels (et surtout réservée à des usages exceptionnels) existe quand même et doit être apprise en plus des terminaisons verbales.

 »- pour la « langue figée dans le marbre », c’est surtout le Fundamento de l’esperanto qui me pose problème, comme à beaucoup. Et personnellement je regrette que Zamenhof lui-même n’ait pas été suivi en 1893 dans les propositions qu’il avait émises (dont l’esprit animera plus ou moins les fondateurs de l’ido par la suite), et qui sera l’une des causes des schismes postérieurs. "

Difficile de juger la réforme de 1894 dont il reste peu de traces. Plus facile de juger le cas de l’ido puisqu’il a encore des locuteurs. En l’occurence l’ido est un rapprochement de l’espéranto en direction des langues latines. On peut trouver que c’est mieux... ou moins bien : la cause des schismes postérieurs est là, faire une réforme qui fait l’unanimité est mission quasi impossible. Et si une telle réforme était passée, même en oubliant la minorité qui l’aurait refusée, il est probable qu’elle serait suivie d’une autre et encore une autre...

En fait Zamenhof a fait une deuxième tentative dans les années 1900 mais d’une manière plus douce, en particulier il était question de laisser cohabiter les anciennes et nouvelles formes. Et cette deuxième tentative a plutôt réussi, les formes archaïques se rencontrant parfois dans les livres même récents mais ne choquant personne. Et à l’inverse d’autres évolutions se font spontanément.

Le Fundamento est un peu comme la constitution : soit on le change et on crée une nouvelle langue (cas de l’Ido) comme la 6e république ; soit on le corrige par des amendements et ça peut tenir des siècles comme la constitution des USA. Et actuellement l’Akademio préfère procéder par amendements, c’est aussi simple que ça.


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