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jrchelot jrchelot 17 septembre 2009 22:32

Je me régale en lisant ce genre d’article et les réactions. S’il vous plait, ayez la gentillesse de parler de choses que vous connaissez. j’aimerai d’abord savoir de quelle genre de restaurateurs et de restaurants dont vous parlez.
Secondo, que cherchez vous ? tuer la restauration traditionnelle ? si c’est cela, vous êtes bien parti !
Si vous pensez que ce métier est aussi lucratif, pourquoi ne le faites vous pas ? La critique est facile, l’art est difficile. !
Je vais moi vous raconter la véritable histoire de la TVA.

nous allons faire un peu de pédagogie, car moi, le sujet je le connais. J’ai été restaurateur pur pendant plus d’un quart de siècle. J’ai été également responsable professionnel pendant 12 ans et je me suis battu pour la baisse de la TVA depuis…. 1995.

Donc, je vais commencer par le commencement et raconter la longue histoire de la TVA de la restauration. Cette taxe qui fût inventée en 1954 par Maurice Lauré (haut fonctionnaire Français) répond à la mécanique comptable suivante : Chiffre d’affaire HT, moins achats HT, moins frais généraux (et pas tous car il existe certains frais généraux dont on ne peut par récupérer la TVA). Sur la somme qui reste appelée « valeur ajoutée », il doit être payé une taxe. Cette mécanique comptable est imparable, sauf, si un des 3 éléments a une TVA différente. Et c’était le cas de la restauration « pure », (et je détaillerai plus loin la différence pour certaines autres formes de restauration). Nous achetions des produits à 5.5 % et reversions une TVA à 19.6% sur nos vente, ce qui créait un déséquilibre qui faisait que sur cette même « valeur ajoutée » ce n’était pas 19.6% qui était payé, mais plus de 30%. 19.6% bien entendu à la charge du client, mais le reste à la charge de l’entreprise.

La découverte de cette « anomalie » nous la devons à Alain Juppé qui en 1995, alors qu’il venait d’être nommé premier ministre, en moins de temps qu’il faut pour le dire augmenta la TVA de 18.6% à 20.6% et cette opération finie par « manger » la marge bénéficiaire de certains petits établissements de notre secteur. Car depuis plusieurs années, ceux-ci voyaient leur marge bénéficiaire baisser sans trop savoir à quoi l’attribuer. Il faut dire que les notes de restaurant qui jusqu’à ces périodes s’équilibraient entre la nourriture et la boisson, se transformaient pour de multiples raisons (souci de ne pas conduire en état d’ébriété, régime, prix des boissons) et la part de la nourriture augmentait. Il n’est pas rare aujourd’hui de trouver des additions avec 95, voire 100% de nourriture.

Ce déséquilibre comptable dont nous n’avions pas conscience était à cette époque compensé par la boisson sur laquelle les marges souvent importante rééquilibrait le tout, car sur le vin, nous n’avons aucun déséquilibre : nous achetons à 19.6% et nous payons et continuerons à payer 19.6%.

C’est la première injustice. Elle est comptable. La seconde injustice étant que la vente à emporter soit taxée à 5.5% d’où une concurrence déloyale pour un secteur identique.

Maintenant parlons du « contrat d’avenir » et des promesses faites par les représentations professionnelles.

Ne nous leurrons pas, nous avons obtenu la baisse de la TVA à 5.5% uniquement à cause de la crise et le bénéfice sera plus important pour le président de la république que pour la restauration car que nous tenions ou non nos engagements, il n’avait rien à perdre.

Pour la restauration, c’est tout autre : Les restaurateurs savent que pour retrouver une clientèle dont le pouvoir d’achat à fondu comme neige au soleil, ils n’ont pas d’autre choix que de baisser leur prix. La peur qu’ils ont est de voir baisser leur chiffre d’affaire, eux qui sont déjà pour certain à la limite du hors jeu. Ors ils n’ont pas tous compris que leur chiffre d’affaire HT ne va pas baisser, c’est simplement la TVA collectée qui va être moindre et faire baisser les prix de 11.8 %, et encore, pas tous les prix car c’est uniquement la nourriture qui est concerné.

Les autres plats qui vont rester au même prix (puisqu’ils n’ont que l’obligation de baisser que 7 produits pour bénéficier de la publicité officielle « la TVA baisse, les prix aussi ») vont leur permettre d’augmenter les salaires, de reconstituer une trésorerie, d’investir, de créer des emplois. On ne crée pas des emplois pour faire plaisir au gouvernement, on crée des emplois uniquement lorsque notre chiffre d’affaire augmente et pour qu’il augmente, nous n’avons pas d’autre choix que de baisser les prix, c’est logique non ?

Et de spectaculaire, cette baisse n’est pas. Imaginons un établissement qui propose un menu à 18 euros, vin non compris.

Avec la baisse de la TVA, il va vous le proposer maintenant à 15.88 euros qu’il va arrondir à 15.90 euros.

Mais si ce menu est à 18 euros vin compris, il vous le proposera à 16.30 euros car il ne va appliquer la baisse de 11.80% que sur 80% du menu.

Et pour terminer, c’est bien vous, les clients qui avez les cartes en mains, non ?

Vous devez avoir l’habitude de fréquenter les restaurants « huppés » d’une grande ville, mais sachez que 70% repas pris dans les restaurant sont à moins de 16 euros.

Vous ne trouvez pas qu’un tel comportement de votre part fasse la partie belle à la restauration industrielle ?

Et puis, nous avons attendu 12 années, vous pouvez attendre un peu le résultat.


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