D’accord, voyons autrement : les peuples ont le droit de décider, mais ils ne peuvent pas nécessairement obtenir ce qu’ils veulent parce que c’est parfois impossible.
Reprenons le non français : il ne s’agissait pas de quitter l’Union européenne, mais d’avoir un nouveau traité plus social. Ce que voulait le peuple, ce n’est pas seulement rejeter le texte proposé, c’est surtout en avoir un meilleur : le fameux plan B.
Or il n’y a pas de plan B, pas de traité plus social sur la table, parce que c’est l’état des rapports de volonté politique entre les peuples européens. En cas de nouveau référendum, les français ne pourraient donc que :
- dire oui finalement à la petite évolution du traité de Lisbonne vis à vis de ce qu’ils aimeraient
- dire non pour reréclamer un truc qui n’existe pas et qu’ils n’obtiendront pas.
Dans les deux cas quel est l’intérêt pratique d’un nouveau référendum ? Tant qu’un véritable sujet n’a pas à être tranché, c’est à dire la sortie de l’Europe ou (rêvons) un super traité vachement bien, le peuple français n’a en fait pas de choix particulier à faire, et donc la démocratie directe est sans intérêt. Sinon le choix de dire merde bien entendu, mais il s’agit alors d’un plébiscite négatif et plus d’un référendum.