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Aspiral Aspiral 27 janvier 2006 13:59

Toutes des salopes, sauf ma mère ; tous des égoïstes surtout mon père. Horreur ! La cellule familiale est malade : elle se multiplie et prolifère de manière anarchique. Elle a comme le cancer. Le tissu relationnel témoigne déjà de signes inquiétants de souffrance. L’espoir de sauver le corps social diminue à chaque nouvelle crise de nausées.

Le mot chien aboie-t-il ? Non ; les hommes comme les femmes se sont tout simplement épuisés à force de persévérer dans la surenchère de leurs croyances respectives sur le bon mode d’emploi de la vie de couple. Dix couches d’un mauvais mode d’emploi n’en feront jamais un bon mode d’emploi.

Dès la naissance, l’homme et la femme sont par nature dans une position différente. L’enfant en effet est d’abord l’enfant de sa mère, en tant que futur faire-valoir pour le garçon, future rivale pour la fille. Leur point de vue sur l’amour en sera donc définitivement différent. Le garçon va concevoir l’amour comme « lâche-moi les baskets la mère » et la fille comme « suis-je belle papa ? ». C’est ainsi que pour toujours la femme aura le regard horizontal, dans le sens de la relation et l’homme le regard vertical, dans le sens de l’ambition ; la femme se sentira aimée au temps qu’on passe près d’elle, et l’homme au temps qu’on lui fiche la paix. Dans le contexte actuel, les seuls couples qui tiennent encore plus ou moins la route sont ceux où la femme sachant par définition qu’elle ne sait pas tout se culpabilise de tout ce qui arrive et l’homme croyant qu’il sait tout car il ne voit pas horizontal en culpabilise la femme. Le temps que ça dure !

Si l’homme décide seul, ce qu’il crée, comme un mât sans tendeur, ne dure pas. Si la femme décide seule, elle survit dans l’errance, à la poursuite de ses assiettes chinoises -« il faut, je dois »- jusqu’à la déchéance de l’épuisement. Les civilisations traditionnelles avaient résolu l’articulation de ces handicaps en sacralisant la femme comme mère et l’homme comme mari. Des droits, bien sûr, mais des devoirs aussi. Un aveugle et une paralytique, du point de vue de la création, qui font équipe.

Le couple n’est donc pas le lieu de l’ « amououour », mais le lieu d’une épreuve initiatique où pour créer, un homme, devenu d’abord homme par la maîtrise de sa verticalité, féconde d’un but ce que la femme ne peut voir qu’en vrac, juxtaposé sans priorité. La fonction de l’homme consiste à structurer verticalement, dans le temps et dans l’espace ce qu’il ne peut « voir » seul : avant-après, devant-derrière, au dessus-en dessous, grande la lune- petit le ballon qui la cache. L’amour n’est que secondairement un sentiment. Il résulte de la création d’un seul point de vue en trois dimensions, à partir des réalités à deux dimensions de chacun. Avant la guerre des sexes, troisième guerre mondiale, les procédures de fiançailles protégeaient les garçons comme les filles de leurs naïvetés réciproques. Ensuite, à la veille du mariage, on disait dans le creux de l’oreille de l’homme : « tu révéleras ta femme », et à la femme, « tu éduqueras ton mari ». Cela reste vrai, plus vrai que jamais.

S’aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction. Un homme adulte et autonome crée avec une femme un couple de force, dans un autre but que celui d’être aimé, « énergétisé ». Seul cet état d’esprit est propice à la construction de la pyramide de la vie, d’autant plus haute et solide qu’elle a une base large. Cela nécessite de réapprivoiser le conflit de position, le conflit de points de vue.


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