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Thucydide Thucydide 26 janvier 2006 12:48

Je vous rejoins en grande partie sur cette analyse, mais pour être objectif, il faudrait admettre qu’il y a eu de nombreuses raisons depuis une vingtaine d’années (dans les années 80, le mot n’était pas encore un épouvantail) pour détourner la perception qui est faite du libéralisme. De même que le communisme, un concept à l’origine généreux, est devenu l’abomination qu’on sait, et que certains réfuteront qu’il s’agisse de vrai communisme.

En conséquence, il convient d’admettre que ce qui est perçu aujourd’hui comme libéralisme est en décalage avec l’idée de base, comme vous le soulignez, mais ce n’est pas uniquement la faute à ceux qui diabolisent ce terme. Au niveau mondial (et non celui de Bruxelles, comme vous le précisez bien), la vision du libéralisme qui tend à écraser les autres est bien plus celle d’un capitalisme sauvage et, surtout, d’une dérégulation presque totale. C’est cette dérégulation qui est le nœud du problème, car le libéralisme a besoin d’un cadre souple mais bien délimité.

Et pour en revenir à la gauche, il est vrai que c’est une spécificité bien française qu’elle n’admette pas que le libéralisme soit le système qui fonctionne le mieux, à condition d’en définir les règles adéquates. Ces règles varieront d’un parti à l’autre, d’une tendance à l’autre, c’est le fondement d’une alternance saine et propice aux évolutions et non aux conservatismes. Mais le principe, le moteur, reste le même. C’est le cas pour presque toutes les gauches de gouvernement dans le monde, sauf la nôtre. Ou, plus exactement, la nôtre, lorsqu’elle est au pouvoir, adopte ce principe contrainte et forcée, ce qui la pousse à cacher les problèmes sous les cataplasmes et à pratiquer une pédagogie complètement inversée par rapport à ses actes -eux-mêmes inachevés et insuffisants parce qu’effectués à contrecoeur. Ce qui est non seulement anormal, mais finit par obliger la droite, dans la même ligne de conduite démagogique, à se livrer aux mêmes contorsions néfastes à la prise de conscience nécessaire qui doit impérativement se produire dans ce pays. Et ce qui est le plus à craindre, c’est que faute d’avoir admis un libéralisme « dompté », nous risquons de tomber, contraints et forcés, très prochainement dans le libéralisme de dérégulation que nous fuyons tous.


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