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ZEN ZEN 5 novembre 2009 09:44

@Sheeldon
Un groupe de pression comme les autres ?

Sylvain Cypel (Le Monde)

May 4, 2009

Contrairement, par exemple, au Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), l’Aipac n’est pas un organe représentatif de la communauté juive américaine. Celui-ci existe : c’est la Conférence des présidents (des organisations juives). Aipac, lui, est un lobby - « le lobby américain pro-israélien », comme il est explicitement stipulé sur son site Internet.

Le terme est parfaitement légitime aux Etats-Unis. Il désigne un groupement de défense d’intérêts particuliers - ethniques, religieux, économiques, professionnels ou encore diplomatiques. Plus que simplement légale (des milliers de lobbies sont enregistrés au Congrès), cette activité est jugée constitutive des droits en démocratie. Il y a un lobby pro-Israël, comme il y a des lobbies pro-Chine ou anticastriste.

L’activité d’un lobby américain se concentre sur les pouvoirs législatif et exécutif, qu’il vise à convaincre du bien-fondé de ses revendications. Devant eux, l’Aipac a pour mission, par exemple, de garantir ou de faire augmenter l’aide à l’Etat juif. Il a connu des succès retentissants : ainsi lorsque George Bush, dans une lettre officielle au premier ministre Ariel Sharon, en avril 2004, avait admis qu’Israël conserve, dans le cadre d’un accord de paix, une partie des territoires occupés palestiniens avec les colonies qui y sont érigées. Aipac a aussi connu des échecs : il n’a jamais pu obtenir le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.

« C’est le lobby le plus important au Congrès, après celui des retraités et celui des armes à feu », estime J. J. Goldberg, ex-directeur du journal juif new-yorkais The Forward. Ses 100 000 adhérents revendiquent cette influence avec fierté. Avec 150 salariés au siège, des bureaux régionaux, un réseau de connexions de haut niveau dans les milieux intellectuels, la compétence de ses juristes comme l’exceptionnelle capacité d’intervention de l’Aipac au Congrès et auprès des médias suscitent l’admiration (ou la jalousie).

Contrairement à d’autres, ce lobby, par neutralité politique, ne finance aucune campagne électorale. Mais, à titre individuel, ses membres fortunés le font pour lui, privilégiant systématiquement le candidat local le plus favorable à un Israël « fort ». L’Aipac se vante, ajoute M. Goldberg, de disposer dans chacune des 435 circonscriptions américaines d’au moins un donateur important bénéficiant d’un contact direct avec l’élu local.

 


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