Article féminin par excellence, où l’émotion parle plutôt que la raison.
 

Le téléthon est l’exemple type du chantage à l’affect, de la souffrance spectaculaire, de la foire aux bonnes consciences, du règne absolu du pharisaïsme, comme de la tartuferie.

Il est à la croisée du moderne, avec cette obligation de faire la fête pour mettre en scène la misère.
Le téléthon est dévorant, omniprésent et castrateur : on peut parler de diktat téléthonesque, de dictature caritative en téléthonnerie, d’incitation à toutes les culpabilités possibles et imaginables téléthoniennes.

Bref, cette chose m’écoeure... ce coeur qui en est l’emblême vivant et palpitant soulève le mien, jusqu’à en vomir.
La marque infâme télétho-nique (-ta mère !) me fait immanquablement penser à la patte d’un ours : un rond pour le coussinet, et cinq traits pour l’empreinte des orteils !

Pourquoi un ours ?
Sûrement, parce que le machin en question est lourd, si mal léché !
Ô Téléthon qui hurle à la lune sa victimisation, vole le miel de toutes ces peties abeilles économes et serviles.
Le téléthon, de fait, indéniablement un grand prédateur !

Sidaction, lui est le mal aimé dans l’affaire, car il est la face sombre, obscure, l’autre face de Janus, moins consensuelle.
 Le visage de tous les vices supposés -homosexualité, drogue, mal-être !... il est le mal pensant, le si peu consensuel.

Téléthon, c’est la politesse de cour, l’acte citoyen, quand Sidaction est bien plus la cour des miracles, l’acte hétérodoxe et honteux !

Pour une fois, ce Berger-là avait raison : Téléthon tue le Sidaction !

Oui, j’ai des hauts le coeur de tous ces faux-semblants, de ces trompe-l’oeil, de ces enfants sacrifiés sur l’autel du charity bisness, de ses gros plans sur les roues de leurs fauteuils, et pire, leurs corps mutilés.

Dieu, s’il existe, rirait du téléthon et je l’imagine, joyeux, s’écrier : « Le téléthon, la charité à la portée des cons ! »