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Serge-André Guay (---.---.149.166) 11 février 2006 06:43

Votre propos est juste si l’on demeure à la surface du problème. Je tenais le même avant de creuser la question. Il y une foule de problèmes que l’on peut aisément pointer du doigt en notre société. Mais le fait est que la « société » n’est pas une personne, pas plus qu’un regrouppement d’individus. En toute logique, on ne peut donc pas inviter la « société » à remettre en cause ses valeurs, à moins de demeurer dans le monde des images. En réalité, la société est un type de « relations » entre des personne ; on recherche la « société » des autres, comme on recherche une relation avec les autres. Ainsi, être en société est un état partagé entre des gens. « La société est l’union des hommes et non les hommes » (Montesquieu).

Quand vous écrivez que « La société écrase l’individu et partant s’écrase elle-même puisque ce sont ces individus qui constitue ladite société », vous confondez l’individu avec la relation entre les individus. Il sera plus juste de dire que le problème concerne la détérioration de la relation sociale entre les hommes ou de l’état social lui-même des hommes. Notez ici qu’il est question « de personnes » et « d’hommes », non pas « d’individus ». Car le mot contraire de « individu » est « collectivité ». On ne peut pas définir une collectivité comme un regrouppement d’individus, pas plus que la société d’ailleurs.

Tout cela pour vous dire que tout commence par chaque homme et chaque femme. Que ce sont les valeurs communes partagées par les hommes et les femmes en société qui sont en cause.

Qu’est-ce qui fait que les choses que vous dénoncez comme néfastes trouvent preneurs parmis les hommes de notre société ? La réponse ne se trouve pas dans la société elle-même mais dans chaque homme et chaque femme impliqués. La solution est dans une prise de conscience de soi et du type de société entretenu avec les autres. On peut toujours accuser la société de tous les maux mais cela ne changera rien. Il faut s’adresser aux êtres impliqués. L’homme ne retrouvera pas ses racines fondamentales en examinant la société sous tous ses angles mais en apprenant à se connaître lui-même, en tant qu’être. C’est ici que la philosophie est utile.

Quant à la liberté reconquise à la perte d’un emploi parce que « le travail est un esclavage », sachez que la plupart des cris de liberté individuelle en notre société expriment une attitude antisociale, généralement inconsciente. Dans le cas du travail, par exemple, on veut s’en libérer pour profiter davantage de ce qu’offre la collectivité. Si tous les membres de la collectivité se libéraient du travail, de quelle nourriture profirait l’homme libre ? Au nombre où nous sommes actuellement sur terre, la nature ne saurait suffir à la tâche, ce qu’elle ne fait plus depuis des siècles d’ailleurs, à commencer par la Chine. Votre thèse sur le travail est individualiste et peut être applicable à vous personnellemement mais elle ne tient pas la route dans le contexte social. Il y a là un manque de conscience sociale, de responsabilité envers les autres, qui ne se poserait pas si vous viviez seul sur île. Mais ce n’est pas le cas.

Quand les hommes se laissent entraînés à leur perte par la société dans laquelle ils vivent, c’est par manque de conscience face à eux-même et à leur société. Or, de toute l’histoire de l’humanité, seule la philosophie a su éveiller la conscience de l’homme. Tout manque de sagesse doit inspirer un retour à la philosophie.

Serge-André Guay


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