Camus n’envisageait pas la totale indépendance de l’Algérie des arabes algériens sans que les algériens français y soient intégrés.
Rien à voir avec le colonialisme, puisqu’il revendiquait un statut unique, et l’égalité de tous ceux qui habitaient cette terre, qui y étaient nés.
Il n’eut de cesse de dénoncer, justement, les ségrégations et l’oppression induites par la colonisation, puis les violences ; d’abord celles, de toutes sortes, commises par l’état français contre les arabes dans « Alger Républicain », puis, il tentera d’éviter l’inévitable, en proposant un statut qui aurait évité la guerre, et qui conférait à chaque habitant d’Algérie, quel qu’il soit, les mêmes droits, avec représentation proportionnelle des différentes communautés.
Devant l’« chec de ses propositions, il dénoncera dès lors,également, la violence commise sur des victimes innocentes, par les attentats du FLN.
S’il n’a jamais envisagé une Algérie totalement et uniquement arabe (les arabes ayant été, comme il le précise, eux-mêmes des envahisseurs en Algérie), il pronait pour un pays indépendant, avec la loi réglant la cohabitation des deux communautés de façon égale et juste.
Lui faire, aujourd’hui, un procès de »colonialisme", est un contresens anhistorique.
Il était un enfant de l’Algérie multiconfessionnelle et multiethnique ; il défendait donc légitimement cette cohabitation, en réclamant la justice et l’égalité de tous ses habitants.