Si quelqu’un doit 1 000 euros à sa banque, il a un problème.
Si quelqu’un a une dette de 270 milliards d’euros, c’est la banque qui a un problème.
Et la banque, c’est l’Europe. La blague s’applique aujourd’hui à la Grèce, mère patrie de la déesse Europe, entrée en 2006 dans l’euro, au grand désespoir de beaucoup.
Avant de se qualifier à l’euro, Athènes a fait subir à ses comptes publics tous les bains et jets possibles de la thalasso comptable. Pour faire mincir la proportion de dette à des niveaux acceptables pour Maastricht, les Grecs ont gonflé le PIB (Produit intérieur brut) en lui intégrant le marché noir et les recettes estimées des prostituées. Dans l’autre sens, beaucoup de dépenses ont été mises sous les tapis d’Orient. Résultat ? Un PIB « remonté » de 25%. Gagné : les Grecs ont eu l’euro et ont continué de recevoir les milliards d’aides de Bruxelles pour percer des autoroutes et subventionner les cultivateurs d’oliviers.
Le subterfuge n’a été découvert que plus tard, complètement par hasard. Les autres Européens ont alors fermé les yeux, moitié parce qu’ils se sont trouvés benêts d’avoir été grugés aussi facilement, moitié parce que la Grèce, c’est l’ancêtre Europe. On pardonne tout à sa grand-mère.