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njama njama 7 février 2010 23:59

A propos des congrès OMS, AIEA ...
par Michel Fermex
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/michel_fernex.html

A la conférence de l’AIEA, j’ai compris que la science pouvait être utilisée pour éviter de trouver un lien entre une maladie et un accident. La technique à utiliser pour ce type de recherche « négative » a été décrite par le Professeur J.F. Viel. Il faut tout d’abord choisir de mauvais indicateurs dans les protocoles de recherche. Par exemple, si l’on étudie les cancers, on choisira la mortalité au lieu de la morbidité, sachant qu’il faut beaucoup d’années avant que l’on ne meure d’un cancer.

On choisira ensuite la fausse pathologie, par exemple on recherchera la cirrhose plutôt que le diabète sucré.

Il est aussi important de choisir un délai inapproprié, pour que l’étude soit terminée avant la fin de la période de latence des tumeurs malignes, ce qui permet de conclure à l’absence de cancers radio-induits.

Le protocole exclura également de l’étude les groupes à risque comme les femmes enceintes ou les enfants.

Sur ces bases, l’expert ne trouvera - comme souhaité - aucune différence statistiquement significative. C’est ainsi que les experts ne montrent pas la difficulté qu’il y a à trouver des relations de cause à effet pour des maladies peu fréquentes, mais prétendent avoir démontré l’absence de lien entre Tchernobyl et la pathologie étudiée. Ils concluent à l’absence de risque, ce qui leur donne bonne conscience pour continuer à promouvoir les centrales atomiques commerciales.

Viel cite Théodore Adorno : "Le scepticisme face à ce qui n’a pas été prouvé peut rapidement devenir interdiction de penser". Pendant toute la conférence de l’AIEA à Vienne, j’ai senti que nous n’étions pas autorisés à envisager d’autres conséquences, que celles qui avaient été officiellement dictées.

Le cancer de la thyroïde, longuement nié les premières années, est devenu tellement évident, qu’il n’était plus possible de ne pas l’admettre. Le Lancet, après avoir refusé plusieurs manuscrits sur ce sujet, a enfin publié des études montrant le lien entre ce cancer et le degré de contamination radioactive dans différentes régions. Le porte-parole des experts à l’AIEA sur ce sujet, le Professeur Williams de Cambridge, un chercheur de grande renommée, confirme l’existence de ce cancer.
[...]
Le Congrès de l’AIEA a été douloureux à suivre. L’attitude arrogante y était fréquente. Un orateur a par exemple déclaré que "la seule différence statistiquement significative trouvée
- par lui, et peut-être d’une façon générale
- entre les gens qui vivent dans les zones contaminées et les autres, c’est que les premiers boivent davantage de vodka que les seconds". L’arrogance était également présente lorsqu’il a été dit que, plutôt que d’évacuer tant de gens, ce qui a coûté des millions de dollars, il aurait été préférable d’accepter une certaine augmentation de l’incidence des cancers et de mieux utiliser cet argent ailleurs. Les mêmes critiques ont été adressées aux Suédois qui ont interdit aux Lapons de consommer la viande des rennes.

Lorsque les gens discutaient des "niveaux de radiations soi-disant acceptables", il s’agissait essentiellement de réduire les coûts de l’accident actuel, et surtout les coûts des prochains accidents. Ainsi, il leur semblait préférable d’éviter l’évacuation des populations exposées à des retombées radioactives même très élevées. On a également discuté de la possibilité de réinstaller des gens dans les zones contaminées plus proches de Tchernobyl. Certains experts y étaient favorables, à condition d’en étudier les coûts.


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