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NICOPOL NICOPOL 14 février 2010 17:19

Madame Badinter prétend ceci dans son bouquin « Le conflit, la mère et la fille » :

"Elisabeth Badinter reprend la plume pour un nouvel essai : ’Le conflit. La mère et la fille’.
Elle constate un repli inquiétant sur le terrain des droits des femmes, lequel se manifeste, par exemple, par la forte baisse de la natalité dans tous les pays développés (bien moins nettement en France comme on sait), la hausse conjointe du nombre de femmes qui ne veulent pas avoir d’enfant (en dix ans, la proportion a doublé), le regain des discours naturalistes visant à river les femmes à leur rôle de mère, et plus spécifiquement par le biais d’un diktat concernant l’allaitement« 

 La pensée de Madame Badinter me semble profondément contradictoire. Elle nie la différence des sexes, elle prône l’égalité homme / femme, elle s’est battue pour que les femmes aient des »droits« , pour la contraception et l’avortement, et voilà qu’elle se lamente que la natalité est en baisse, que les femmes ne veulent plus avoir d’enfants...

On peut aussi lire ça d’elle. Extraits :

 »J’emploie aussi le mot involution pour caractériser ce retour en arrière insidieux qui consiste à remettre la maternité au cœur du destin féminin.« 

Et que voudrait-elle mettre ? Réussir dans sa vie professionnelle ? N’importe-quoi ! Lorsque l’on place notre »réalisation« dans des domaines aussi matérialistes que le »boulot« , lorsque le »travail« et la »réussite professionnelle« deviennent des fins en soit et non plus des moyens, qu’on ne s’étonne pas des dérives et du mal-être de la société actuelle ! Non, pour les femmes comme pour les hommes, la seule source de réel accomplissement, la seule »fin en soit« , c’est de se perpétuer, de se transmettre, de laisser une descendance (la preuve : pour quoi se battent les homosexuels : adopter !). Tout le reste n’est que fumisterie.

 »On finit par ne plus penser qu’en fonction de la nature« 

Et en fonction de quoi voudrait-on penser ?? Des »idées« abstraites et déconnectées du »réel«  ? Une »idéologie«  ? Madame Badinter ferraille contre le »naturalisme« , cette belle sagesse qui, depuis les stoïciens, nous enseigne que le seul vrai bonheur est de se conformer à notre nature... Qu’elle ferraille, qu’elle résiste, qu’elle lutte contre le courant, fort bien. Mais qu’elle ne fasse pas de son insatisfaction un fonds de commerce moralisateur et lucratif.

 »Il y a eu dans nos sociétés une grande déception à l’égard du progrès qui nous a procuré du bien-être mais pas le bonheur individuel tant attendu. Petit à petit, cette amertume s’est transformée en rejet et a abouti à une remise à la norme du naturel comme panacée. On s’apercevait qu’on s’était trompé, qu’on s’était éloigné de la nature. Idem pour ce qui concerne la maternité. Pour avoir un enfant parfait, il fallait revenir aux fondamentaux et donc allaiter pendant six mois.« 

Et bien oui, c’est cela, Madame Badinter, c’est son drame, est lucide sur l’échec de son combat pour le »progrès« des femmes. Avoir des »droits« n’a pas vraiment aidé les femmes à être heureuses, on dirait ; alors on revient aux »fondamentaux« de toujours. Et ça, ça l’énerve, la Badinter, ça la met dans une rage pas possible de s’être planté, de voir que ces gourdasses de femmes ne partagent pas son combat stérile mais se recentrent sur l’essentiel. Alors on va »salir« cet essentiel, on va le caricaturer, le »diaboliser« , le »dialectiser« en y voyant un »retour à l’ordre moral« , un »outil de domination masculine « et autres fumisteries...

 »L’innocent bébé est devenu le meilleur allié de la domination masculine…« 

Et voilà, chassez le naturel et il revient au galop... Les femmes veulent se recentrer sur leurs enfants ? Ca »arrange« les hommes, donc c’est un outil de domination d’hommes contrariés par l’ »émancipation« des femmes depuis les années 70, donc il faut s’en indigner... Femmes qui voulez des enfants équilibrés et épanouis, vous n’êtes que des soubrettes soumises au diktat de votre mari ! Et allez !!

 »Les femmes qui ne font plus d’enfants nous contraignent à redéfinir l’identité féminine. Dès lors que la maternité ne suffit plus à la définir, cela change totalement la vision que nous avons de la femme. C’est, à mon sens, l’une des grandes questions du XXI e siècle.« 

Typique : on prend l’exception et on veut en faire la nouvelle norme ! Mais le fait qu’une infime minorité de femmes (à l’échelle mondiale) ne veulent plus avoir d’enfants ne change EN RIEN la »vision« que nous pouvons avoir de la femme... Si la maternité ne suffit plus à définir quelques bourgeoises qui s’en prétendent »émancipées« , c’est leur problème, mais en quoi cela en fait-il un enjeux universel majeur ?

Madame Badinter donne un peu trop d ’importance à ses élucubrations ; mais bon, il faut la pardonner de tomber dans la grandiloquence, elle est en phase de promotion de son dernier opuscule, après tout...

Et puis, elle m’effraie, cette femme. Redéfinir l’identité féminine ?? Mais quel projet absurde, dément ! Après un »homme nouveau« , une »femme nouvelle" ? Madame Badinter serait-elle le Pol Pot du féminisme ? 


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