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Mmarvinbear mmarvin 23 février 2010 13:20

On ne peut pas vraiment dire que le Panama n’a pas de banque centrale : il use en fait de la banque centrale des Etats Unis...

Il faut aussi préciser que la Panama a une monnaie nationale : le Balboa (du nom d’un célèbre explorateur espagnol du XVIè siècle qui fut le premier européen à traverser le pays). Mais il n’existe que sous forme de pièces, les billets étant du dollar américain.

Le Balboa et le Dollar ont une parité fixe, ce qui permet à la population locale d’user indifféremment des deux monnaies. Cette parité fixe est en fait un héritage de la politique, car économiquement, le Panama n’a pas de quoi soutenir une telle parité.

Le Panama a déclaré son indépendance vis à vis de la Colombie en 1904. Les Etats Unis ont apporté leur soutien à la province rebelle en échange de la concession à perpétuité d’une bande de territoire coupant le pays en deux : c’est sur cet emplacement que les USA creusent le Canal de Panama, indispensable au trafic maritime, qui évite dès lors le dangereux et long détroit de Magellan ou le Cap Horn. Cette bande a été rendue au Panama mais les USA y gardent toujours une imposante base militaire, au cas ou... Le Balboa a un taux fixe pour aider à stabiliser l’économie, une crise économique pouvant nuire au trafic maritime sur le Canal.

Politiquement, les USA ont toujours gardé un oeil sur les gouvernements locaux. Ils ne sont pas intervenus en 1968 lors du premier coup d’Etat qui a installé une junte militaire qui avait pris ses précautions en garantissant aux USA le libre usage du canal et en habillant plus ou moins avec raison cette prise de pouvoir avec les habits de la lutte anti-communiste.

Le pouvoir est resté aux mains des militaires jusqu’à la chute de Noriega. Ce dernier a commis l’erreur de commettre trop d’exactions même aux yeux de la CIA (c’est dire !) et de jouer double jeu avec les narco-trafiquants. L’opération « Juste cause » a servi tout à la fois à capturer un dictateur qui devenait trop genant et à réaffirmer aux yeux du monde que la canal de Panama était la chasse gardée des USA.

En revanche, il est faux de dire que l’ économie panaméenne est protégée : si l’inflation des 25 dernières années est de 2 % en moyenne, avant, ce chiffre était de 6 % ! Les périodes de tensions économiques comme les chocs pétroliers ont amené parfois ce chiffre au dela de 15 !
http://www.nationmaster.com/country/pm-panama/eco-economy

De plus, l’inflation est repartie à la hausse en 2008, tendance confirmée en 2009 (mais avec modération de la hausse).

L’absence de banque centrale empêche le déficit, mais il interdit aussi l’investissement social. La protection sociale du citoyen y est quasi inexistante : de plus, le gouvernement privatise ce qui restait d’entreprises publiques et réduit encore les couts de la protection sociale. 40 % des panaméens vivent encore sous le seuil de pauvreté.

Sur le plan extérieur, ce n’est pas mieux : le Panama fournit nombre de pavillons de complaisance aux bateaux poubelles. Il est également listé comme étant un paradis fiscal. Son économie est basée à près de 80 % sur les services extérieurs : il est donc très vulnérable aux cycles économiques.

Le Panama est plus riche que ses voisins, mais les panaméens sont tout aussi pauvres. A long terme, ce n’est jamais bon pour un pays et son économie...


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