PARIS (Reuters) - La France mettra 20
ans à retrouver un niveau de dette publique équivalent à celui d’avant
la crise, selon le scénario le plus favorable figurant dans un rapport
de la Délégation à la prospective du Sénat.
Le rapport sur l’économie française et les finances publiques à
l’horizon 2030, diffusé vendredi, prône une politique centrée sur la
croissance et une coopération économique entre Européens pour restaurer
la confiance.
A l’inverse, une forte restriction budgétaire
risquerait de casser la reprise économique et de freiner la croissance
potentielle de la France à long terme, aggravant la situation au lieu de
l’améliorer, prévient-il.
« L’horizon 2030 n’est pas ’noir’ »,
lit-on dans le communiqué du Sénat sur ce rapport, dirigé par le
président de la délégation, le sénateur UMP de l’Eure Joël Bourdin.
"Mais
la bonne santé de l’économie française" dans le futur est liée à une
maximisation de la croissance potentielle et à la confiance des agents
économiques, poursuit le communiqué.
Cette confiance "ne sera au
rendez-vous que si les partenaires de l’Union européenne cessent de
mener des politiques économiques non coopératives", ajoute-t-il.
PAS
DE « THÉRAPIE DE CHOC »
Cinq scénarios commandés à l’Observatoire
français des conjonctures économique (OFCE) figurent dans le rapport.
Le plus favorable fait état d’une dette publique à 63% du produit
intérieur brut en 2030, proche des niveaux de 2006-2007.
Le moins
favorable prévoit une dette à 135% du PIB en 2030, et les trois autres
des niveaux compris entre 81% et 88%, proches des chiffres actuels et
des prévisions à court terme.
Le gouvernement prévoit une dette à
83,2% du PIB cette année et 87,1% en 2012, date à partir de laquelle
elle baisserait.
Le scénario le plus optimiste s’appuie sur une
prévision de croissance moyenne très forte (3,5% à partir de 2011) et
sur une décrue très rapide du chômage (taux de 4,4% dès 2015).
Le
pire scénario prend pour hypothèse la persistance d’un taux de chômage
élevé (10,3% jusqu’en 2030).
Le scénario central, qui débouche
sur une dette à 81% du PIB en 2030, s’appuie sur l’hypothèse d’une
croissance moyenne de 2,5% par an à partir de 2011, identique à celle du
gouvernement, avec un taux de chômage de 4,4% en 2024.
"Le
retour à des positions budgétaires soutenables est un impératif", lit-on
dans la synthèse du rapport.
"Pour autant, les scénarios de
dette publique n’invitent pas à s’engager dans une ’thérapie de choc’
qui pourrait produire des effets irréversibles sur la croissance mais,
plutôt, à des stratégies de sortie de crise souples et coordonnées le
plus possible au niveau international", poursuit la synthèse.
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