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sisyphe sisyphe 21 mars 2010 08:16

A propos de l’abstention, largement majoritaire, je me permets de reposter ici un commentaire déjà posté dans l’excellent article  : « Une démocratie abstinente et désaffectée »  de Vogelsong

La culture du sauve-qui-peut-chacun pour soi, jointe à la désignation factuelle de boucs émissaires, et la capacité du « politique » de plus en plus restreinte d’influer réellement sur le cours des choses, une fois la soumission au « financier » définitivement entérinée par l’ensemble des partis, a conduit à vider toute consultation pseudo-démocratique de tout sens ; ce que ne manquent pas d’éprouver la grande majorité des citoyens, pris dans la nasse de choix interchangeables.

Cette culture, totalement relayée par des médias aux ordres, n’offre plus qu’une apparence démocratique, une « façade » derrière laquelle se jouent les vrais enjeux, inatteignables par de quelconques élections ; le vrai pouvoir étant détenu par une caste de dominants non-élus, cooptés entre eux, installés aux manettes de la marche du monde, et voyant défiler, goguenards, les élus et dirigeants successifs, réduits à la marge de la mise en forme d’un pouvoir totalitaire transnational, imposant sa dictature de l’exploitation de la grande masse, au profit d’un système de profit pour quelques uns.

Le renflouement des banques, à la suite de la crise par leurs errements mêmes provoquée, n’a pu manquer d’être interprétée dans ce sens, par les citoyens, conscients du marché de dupes dans lequel des élections de coquilles vides les leurre.

Dès lors, les processus et relais anciennement démocratiques sont vidés de tout effet ; les élus et gouvernements se succèdent, les mêmes tenanciers de la mise sous le joug de la planète, eux, subsistent.

Face à cet ordre mondial inique et imposé sans contestation possible, le citoyen lucide n’a guère que son impuissance, son rejet, son dégout à opposer ; d’où le progressif absentéisme, et lé délitement de tout lien collectif ; chacun n’ayant plus que la capacité à gérer sa propre survie, à s’organiser en système personnel d’auto-défense.

Système implacablement huilé, ayant réussi à morceler totalement toute opposition, à diviser le monde en citoyens isolés, quand ce n’est pas à les faire opposer entre eux ; par groupes d’intérêt, par communautés, par sectorisations, par catégories.

Mais quand tous les processus et relais démocratiques sont ainsi vidés de toute substance, et que l’oppression atteint des niveaux touchant à la survie même, le risque d’explosions en est d’autant plus grand.

Les insurrections à venir, oui, très probablement, comme ces émeutes de la faim", dans 35 pays, pas vieilles mêmes de deux ans, déjà reléguées aux oubliettes de l’histoire par ceux qui l’écrivent au quotidien, quand les conditions de leur résurgence sont encore aggravées.

Mais des insurrections tellement séparées, coupées les unes des autres, qu’il suffira aux maîtres de l’oppression, d’enclencher, par l’intermédiaire des gouvernants complices et dépassés, le cycle des répressions, lois martiales, puis l’instauration de régimes totalitaires, qui est la véritable nature de ce système.

Le capitalisme néolibéral, dominé par la toute-puissance du financier, est destiné à s’exercer de cette façon ; il EST, par définition, un système totalitaire, dictatorial ; ne reste plus qu’à le formaliser, pour appliquer son écrasante hégémonie ; enfin débarrassé des simulacres démocratiques.

QUI, et de quelle façon, pourra se lever, dans ce magma volontairement créé, pour arriver à mobiliser les citoyens, les faire se regrouper entre eux, leur faire prendre conscience de leurs intérêts communs, et de la force de leur nombre ; c’est la question du siècle qui vient.

En attendant, il reste les quelques armes dont disposent encore les citoyens, ravalés au rang de cibles consommatrices ; les boycotts, les associations de consommateurs, de citoyens, les réseaux parallèles (financiers, alimentaires, de troc, d’échanges), les coopératives, les plaintes en justice en nom collectif, les résistances passives et actives, la désobéissance civique....

Si nous ne nous saisissons pas de ces armes là, susceptibles et capables de vider de leur pouvoir les forces de l’oppression (qui ne tiennent que par la coercition liée à leur seule arme de destruction massive ; L’ARGENT), l’avenir risque de n’être qu’un chaos de luttes pour la survie individuelle ; la loi inexorable du chacun pour soi aura définitivement imposé son ordre mondial.

Sursaut républicain ou soumission ; le choix s’impose ; seules ses conditions sont encore à faire advenir.

Mobilisation et solidarité.


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