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frédéric lyon 20 mars 2010 09:57

De l’auteur :


« C’est ce que nous apprend l’expérience de Milgram »

Et bien non. 

Ce n’est pas ce que nous apprend l’expérience de Milgram à laquelle vous n’avez strictement rien compris, malgré votre verbiage pompeux et à peu près dépourvus de tout sens commun.

L’expérience de Milgram, qui est tout à fait différente du jeu présenté à la télévision qui ne la reproduit en rien, consiste à savoir quelle proportion d’individus choisis au hasard et non informés à l’avance de la nature de l’expérience à laquelle ils vont participer, se mettront à « torturer » jusqu’au bout un inconnu qui ne leur a rien fait.

Jusqu’au bout signifie jusqu’à ce que l’organisateur leur donne l’ordre d’arrêter.

Dans un premier temps, cette expérience consiste simplement à comptabiliser le nombre de candidats qui cesseront d’envoyer (apparemment) des décharges électriques à cet inconnu au cours de l’expérience. 

Et accessoirement à constater également, et dans le même temps, à quel niveau de gravité de la torture les décisions d’interruption ont été prises par les candidats qui ont refusé d’aller jusqu’au terme de l’expérience.

Dans un deuxième temps, Milgram se concentre alors sur ceux qui ont interrompu l’expérience de « torture » avant son terme, afin de déterminer quel est le meilleur moyen de les conduire à la reprendre et à recommencer à envoyer des décharges électriques à leur victime.

Et il a pu déterminer que ce meilleur moyen n’était pas la séduction, la suggestion, ou autre, mais consistait à donner un ordre péremptoire au cobaye.

En d’autres termes l’argument d’autorité était le meilleur moyen d’obtenir d’un candidat « défaillant » qu’il continue à « torturer » sa victime.

Cette constatation est simplement la reconnaissance du fait que la plupart des candidats qui ont interrompu l’expérience avant son terme n’étaient pas très sûrs de leur fait et qu’il suffisait de se montrer ferme avec eux et de montrer une assurance qu’ils n’avaient pas pour les faire changer d’avis.

Ce phénomène est indépendant de l’éducation des candidats et repose seulement sur des bases psychologiques. Ceux qui ont l’air sûr d’eux mêmes et qui savent ce qu’ils veulent s’imposent aux autres et cela reste vrai dans n’importe quel type de société et quelle que soit l’éducation reçue.

Seul un petit nombre (environ 20% des candidats) ont refusé de participer, ou de poursuivre l’expérience lorsqu’il l’avait interrompu, même en cas d’injonction péremptoire de la part de l’organisateur.

Ceci reste vrai également dans n’importe quel société et quelle que soit l’éducation reçue et cela correspond à la proportion de leaders qu’il y a dans toutes les sociétés humaines. 

Les 80 % restant obéiront aux leaders qu’ils se seront choisis. Librement, du moins la plupart d’entre eux le croit-il. 

Mais ils obéiront à quelqu’un, c’est sûr !

 

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