Je viens de passer 6 mois en Argentine.
Oui, les Kirchner sont consuméristes, keynesianistes, profondément argentins.
Il faut connaître l’histoire économique argentine pour comprendre son fonctionnement. Le futur n’existe pas. Avec une inflation supérieure à 30% par an, les salaires perdent leur pouvoir d’achat chaque année. Il faut donc dépenser aujourd’hui ce qui coutera plus cher en termes réels demain. Les voitures d’occasion quotées en dollars ne perdent pas leur valeur.
La richesse vient du sol. Hier, la viande, aujourd’hui le soja, l’economie amplifie les cycles économiques en fonction des marchés internationaux. J’étais à Formosa, capitale du Chaco argentin, une des régions officiellement les plus pauvres d’Argentine, il y a un mois. Les rues étaient pleines de motos chinoises, véhicules neufs, les restaurants fonctionnaient à plein. La terre en bordure du fleuve y est riche et fertile.
La différence avec la France ? Depuis 2001, l’Argentine n’a plus accès au crédits internationaux. Elle a donc été relativement préservée des crises du crédit et a profité à plein des politiques de relance mondiales.
Elle souffrira certainement de la contraction de la demande suite aux politiques de rigueur, mais l’Argentin est habitué aux secousses, il s’adaptera bien mieux que nous, il est déjà passé par là.