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BB (---.---.123.22) 9 mars 2006 15:10

Vous avez raison James, il y va un peu fort le jeune homme, traiter les ouvriers du spectacle de « minables » juste par-ce qu’ils se battent pour éviter la délocalisation de leurs emplois vers l’Internet et un peu abusif. Après tout ce sont des victimes du libéralisme aveugle et égoïste comme les autres.

La création qui a toujours été basée sur la commande (religieuse, d’état, privée) ou le mécénat ou l’envie de créer qui, comme l’exprime notre jeune ami, doit rester le moteur de la motivation artistique, est aujourd’hui en grande partie enfermée dans un système libéral régit par les lois du marché. Le rapport entre le créateur et son commanditaire ou son acheteur est filtré (trusté) par des compagnies qui fabriquent les « tendances marketing » de la mode et les « produits commerciaux » qui peuvent seuls exister et se taillent au passage la part du lion des bénéfices.

En fait cela correspond à la stratégie de développement de l’économie à grande échelle qui veut que à chaque échange de valeurs sur terre, on soit là pour prélever une petite (ou grande) gabelle, les petits ruisseaux font les grands fleuves !

C’est la logique de privatisation des services publiques, et de la construction Européenne (une seule monnaie, pas de barrière douanière, normalisation de la production, et puis quoi ?), pour qu’aucun échange n’échappe au contrôle des grandes sociétés elle utilisent largement leurs marionnettes politique, comme notre pseudo ministre de la culture dont le lobbying libéral est aussi flagrant que son amateurisme politique, et les (leurs) médiats pour faire passer les pilules et guider nos choix de consommation.

Dans ce système, évidement, un album est un produit commercial qui n’a rien de différent d’un paquet de nuggets, même pub, même emballage, même hachis à l’intérieur !

Je ne parlerai pas ici de l’art « d’état » issu du système Lang, avec ses réalisations pharaoniques et ses « créations artistiques » ou l’élitisme forcené quelles visent, rivalise avec l’ennui mortel quelles provoquent .

Ce totalitarisme libéral qui voit dans Internet l’avènement d’un espace de libre échange hors de sa portée économique et surtout une mise en danger de son monopole de la création, réagit avec force et souhaite imposer ses cadenas électroniques partout et faire lui-même la police et la chasse aux délinquants pirates qui pillent leurs lourds galions chargés d’or ...

Or, cette confiance dans le contrôle technologique est totalement illusoire, car le sens de cette même technologie l’innovation, le progrès, que ces nouveaux seigneurs nous vantent et nous vendent pour leurs plus grands profits et comme unique système de fonctionnement de l’économie planétaire, est en l’occurrence, aussi, leur pire ennemi !

La diminution des coûts de stockage et l’augmentation des capacités, la miniaturisation, l’augmentation des débits de connexion à Internet, et l’impossibilité de la logique numérique de produire un système de protection non détournable en quelques secondes, fait que le progrès technologique joue en la défaveur du contrôle répressif.

Aujourd’hui pour 200€ il est possible de stocker 900 films, un ami me disait qu’il avait téléchargé 22Go ce week-end soit 33 films.

Et dans cinq ans ?

A une vitesse de connection Internet de 100Mbs il faut 1 minute pour charger un film, l’offre actuelle propose des débits du quart pour 15€ par mois.

Avec le développement des technologies de type wifi il est possible d’échanger de poste à poste sans passer par Internet, sans câble, sans support DVD ou autre, les nouveaux réseaux de partages de connection internet pourrons aussi bien servir de réseaux P2P hors de tout contrôle possible par les FAI. Cela n’est qu’un exemple.

Les consommateurs de culture qui ne souhaitent plus financer Vivendi auront de plus en plus de moyens pour le faire, donnons leurs les moyens de soutenir les artistes et les créations qu’ils aiment et tout le monde sera content ! (enfin presque)

Protéger les intérêts catégoriels qui visent à finalement maintenir pour quelques temps seulement un système juteux, n’est vraiment pas répondre aux modifications socio-économiques fondamentales (de l’ordre de l’invention de l’imprimerie) qui sont face à nous.


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