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spartacus1 spartacus1 26 juin 2010 14:44

Mon remarque n’avait pas pour but de faire le panégyrique de la Suisse, mais plutôt de montrer les insuffisances d’un auteur qui se prend pour un économiste.

Mais enfin, si tu abordes ce domaine. Tout d’abord, une remarque générale, Les choses sont bien moins simplistes que ce que tu en dis.

Le statut des frontaliers français en Suisse, je connais, et pour cause.

Le salaire est en général le même, à compétence équivalente entre un frontalier et un résident.
La connaissance effective d’une deuxième langue (anglais ou allemand, surtout l’allemand) te permets d’avoir un salaire de 10 à 20 % plus élevé, y compris pour un poste technique (ingénieur par exemple). Il faut bien constater à cet égard que les connaissances linguistiques des français sont plutôt faibles (pour ne pas dire inexistantes) comparativement à celle des suisses, cela fait déjà une différence de salaire uniquement due à une différence de compétence.
Crois-tu que les travailleurs suisses se laisseraient faire si l’on engageait des frontaliers avec des salaires plus bas ?
Pour les impôts, cela dépend du canton. À Genève, cas que je connais, les suisses doivent payer chaque mois une mensualité, alors que pour les frontaliers ils sont prélevés directement sur le salaire, je ne vois pas vraiment une différence autre que de forme. Genève restitue aux communes d’habitation des frontaliers environ 50 % des impôts encaissés. Le malheur, c’est que pour des raisons de conventions internationales, ces sommes sont versées au gouvernement français (et pas directement aux communes) et que les communes frontalières qui en ont vraiment besoin ne voient pas grand chose revenir de Paris.
Un frontalier n’ont pas droit aux allocations françaises, pas plus qu’à la sécu, on doit s’assurer auprès d’une assurance maladie suisse, ce qui est tout sauf bon marché.
Effectivement, pour le chômage, mais c’est une convention internationale, le frontalier cotise en Suisse et est indemnisé en France (l’inverse est vrai pour un frontalier suisse en France, il y en a, peu, mais il y en a). Mais crois-moi que le frontalier ayant le malheur de devenir chômeur aimerait cent fois mieux, compte tenu des montants en jeu, être indemnisé en Suisse.
Les frontaliers pas très « appréciés » en Suisse ? Il n’y a aucune raison que la Suisse ait moins de beaufs que la France. Alors, parmi ceux-ci il y en a effectivement qui ... En tout cas, pour ce que j’en connais, les contacts entre collègues frontaliers et suisses sont, la plupart du temps, cordiaux.
Et après tout, pour un beauf français, se faire accrocher par un beauf suisse lui permet-il de comprendre ce que peut ressentir, par exemple, un antillais (pourtant bien français) face à certaines remarques en France.
Je ne voudrais pas que l’on pense que je m’apitoie sur le sort des frontaliers. Pas du tout, si l’on choisit d’être frontalier, c’est que l’on y trouve un avantage, quel qu’il soit.

Sur un plan plus général, ce n’est pas les quelques 200.000 frontaliers (français, allemands, ...) qui représentent un grand poids sur l’économie d’un pays de 7 millions d’habitants.

De même, l’évasion fiscale, c’est vraiment le cliché type utilisé par un Sarko et ses sbires pour expliquer leurs propres insuffisances.
De toute façon, le secteur bancaire en Suisse n’est absolument pas le premier secteur économique, il ne représente moins de 11 % de l’économie.

La chimie fine et les labos bien plus importants. À cet égard, R. Bachelot a tout fait pour conforter l’économie suisse et plomber encore plus les comptes français : Hoffman La Roche est le fournisseur mondial exclusif du Tamiflu et Novartis est l’un des principaux fournisseurs de vaccins mondial.

Et puis, il y a peut-être deux autres choses :

1) Pour moi, qui suis en rapport aussi bien avec l’administration française que suisse, il n’y a pas photo : l’administration suisse est efficace, peu couteuse (quoiqu’en disent les Suisses, ils feraient bien mieux de voir comment cela se passe en France avant de critiquer leur administration) alors que l’administration française... Attention, ce n’est en rien une critique des fonctionnaires français qui font ce qu’ils peuvent avec les moyens et la formation qu’on leur donne.

2) Le personnel politique suisse ne vit absolument pas sur le train princier qui est l’apanage, malheureusement du personnel politique français.

Ces deux choses n’ont sans doute pas une importance économique énorme (encore que) à l’échelle d’un pays, mais de l’ordre du symbolique, elles expliquent peut-être passablement de choses.


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