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Deadlikeme Deadlikeme 15 juillet 2010 12:53

09h15 le neuf-quinze d’arrêt sur image

Bettencourt : dilution, mode d’emploi
Par Daniel Schneidermann le 15/07/2010

 

La belle bleue ! La belle rouge ! Ce n’est plus une affaire, c’est un feu d’artifice, un chapelet de pétards. Admirez la vente-express par Woerth (Eric), de gré à gré, de l’hippodrome de Compiègne, à un ami d’ami. Ne ratez pas la dernière de Woerth (Florence), qui aurait postulé en 2009 auprès de filiales françaises de banques suisses. Tiens, vous avez risqué de manquer le dernier épisode des relations mère-fille chez les Bettencourt, demande de placement sous tutelle de la mère par la fille, et riposte immédiate de la mère sous forme de demande d’un « audit indépendant ». Entrez entrez, venez admirer notre interview exclusive de Banier, avec en « teasing internet » une lettre exclusive de Liliane Bettencourt, racontant comment la comptable lui a demandé « trois appartements ». Et la juge Prévost Desprez ? Vous avez bien noté, qu’elle va pouvoir instruire l’affaire de son côté, perquisitionner comme Courroye, et saisir tous les documents qu’elle souhaitera (du moins ceux que Courroye aura laissés) ?

Et puis, il y a les partis de poche. Une trouvaille, les partis de poche, qui permettent de tourner en douceur les lois sur le financement des partis politiques. On connaissait celui de Woerth, dans l’Oise. Voici celui de Sarkozy, qui aurait ramassé quelques centaines de milliers d’euros des Bettencourt, en 2006 et 2007. Et même, qui pointe son nez, celui de Wauquiez. Mais attention : tout celà, comme dirait l’Inspection des finances, est parfaitement légal. Normal. Rien à signaler.

La belle bleue ! Ce n’est pas l’étouffement qui menace le scandale Woerth-Bettencourt, c’est la dispersion, la profusion, l’émiettement. Il n’y a certes pas de « chef d’orchestre clandestin » à cet émiettement, qui est le meilleur allié de Woerth et Sarkozy. Il n’y a pas d’entreprise concertée d’étouffement d’affaire par noyade sous les sous-affaires, les scandales secondaires, les rebondissements de diversion. Mais ce sera bien le résultat, la dilution du scandale en bruit de fond, en feuilleton de plage. Cela dit, le problème est sans solution évidente. A moins que tous les investigateurs de la place ne se concertent pour créer un comité d’homologation de la révélation de la semaine, ce qui parait, à ce stade, peu probable.

 


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