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Christophe (---.---.252.125) 16 mars 2006 11:03

Il leur est reproché de défendre des intérêts catégoriels, sans vue d’ensemble des problèmes, sans tenir compte de tous les paramètres. Ils sont, parfois, définis comme incompétents, excessifs, passéistes, contre le progrès et toujours dans l’opposition.

La perception qu’ont les pouvoirs politiques des associations dépend, à mon sens, du champ d’action de ladite association.

Il existe des associations catégorielles mais elles restent peu nombreuses au regard du tissu associatif très développé dans notre pays. La plupart des associations possèdent un champ d’action assez restreint alors qu’une société regroupe des sujets plus nombreux. Cependant, la complexité d’une société est inhérente aux interconnexions des problématiques de différents domaines.

De l’expérience que je retire de mes diverses engagements, les relations avec les politiques ont été des plus variables ; tout dépend de la portée géographique des problématiques traitées, et non du bord politique des intervenants.

En prenant comme exemple mon engagement dans une association de parents d’élèves, ayant travaillé, de ce fait au niveau communal (primaire et maternel), départemental (collège) et régional (lycée), il semble que plus nous gravissons l’échelle géographique, moins les correpondants politiques sont à l’écoute. Leur argumentaire est exactement à l’image de ce que vous mettez en évidence ; le domaine d’action du politique, pour eux du moins, est tellement large qu’ils considèrent que l’association ne peut même entrevoir la problématique dans son ensemble.

Il faut aussi rappeler, car cela me semble important, qu’une association regroupe des personnes volontaires ayant des perceptions différentes du monde dans lequel nous gravitons, et qu’il est parfois difficile de faire comprendre à certains membres que notre crédibilité nous impose de rester dans un champs d’action bien défini et surtout en conformité avec les lois de la République.

Si j’insiste sur ces points, c’est simplement que l’expérience de la présidence d’association nous mène à tenir compte du niveau de responsabilité qui incombe à toute association.

Il me semble, que compte tenu des niveaux (géographiques) politiques, un élément de poids n’est pas à négliger : la force politique que représente une association. En effet, au niveau local, communal, la force politique est importante (nous sommes parvenu à un travail commun rapidement au sein du conseil d’école). Au niveau départemental, elle commence à se diluer, même si, en montant un bon dossier et une argumentation solide, nous parvenons à nous faire écouter pour influencer certaines priorités. En effet, avec du recul, après avoir rencontré les instances départementales, nous avons réussi à faire construire 6 collèges dans le département pour lutter contre les sur-effectifs ; cette décision politique est lourde en terme de budget (ce dossier a demandé un engagement d’une année complète pour deux membres de l’association) et n’a pas été traité uniquement en Conseil d’Administration, ce qui a nécessité une coordination avec l’ensemble des acteurs. Au niveau régional, la dilution est bien plus forte et l’écoute devient quasiment nulle ; d’ailleurs les représentant politiques régionaux sont quasiment toujours absents des Conseils d’Administration.

D’aucun diront que les associations sont politisées ; dans le fond, nous pourrions être d’accord pour l’appliquer aux structures nationales, aux représentants nationaux, et encore .... Mais de mon expérience, je n’appliquerai pas cet attribut aux membres de l’association sur le terrain (bureau compris). Ce sont les membres qui donnent l’impulsion à l’association. Certes, s’impliquer dans la vie de la société, c’est déjà faire de la politique.

Le monde associatif est très enrichissant et permet de toucher du doigt le sens profond de la citoyenneté. Ce n’est pas un monde doré pour autant ; c’est un monde de convictions orienté vers l’altruisme dans lequel l’argumentation, le consensus et surtout le travail sont les maîtres mots.

Enfin, et il bon que vous le précisiez, le rôle de l’association consiste à intervenir dans la délibération ; aux politiques de prendre en charge, ensuite, la responsabilité qui leur incombe.


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